ROSETTA, sonde spatiale
Un paysage sujet à l’érosion
Un fait vient corroborer l’idée que de la glace se trouve mêlée aux roches en dessous de la surface : la sonde Rosetta a pu photographier à plusieurs reprises des jets gazeux provenant de la comète. Ces observations ont été suffisamment précises pour permettre de localiser les régions d’origine de ces jets de poussière et de gaz : la plupart d’entre elles se situent dans la partie plus étroite de la comète, entre les deux lobes. En juillet 2015, les données de la sonde ont permis d’affirmer que d’étranges « puits », de 130 à 200 mètres de diamètre, identifiés sur le noyau de la comète étaient précisément le siège du dégazage. Chacun de ces trous peut libérer 1 million de tonnes de matériau.
Sur toute la durée de la mission, les astronomes ont également pu assister à la transformation de la surface du noyau cométaire à mesure que celui-ci s’approchait puis s’éloignait du Soleil. Après le passage de la comète à son périhélie, plusieurs petits fragments (pas plus de 50 cm de côté) s’en sont détachés. Et, après plusieurs mois d’observation, la caméra Osiris a été en mesure de montrer le changement d’aspect de certaines petites régions dû au dégazage. En particulier, quelques gros rochers s’étaient déplacés comme « par magie » de plusieurs dizaines de mètres. Ces mouvements de rochers, observés en comparant des clichés pris à plusieurs mois d’intervalle, ont deux origines possibles : soit l’érosion du sol, qui les a fait dévaler une pente, soit des jets puissants, qui les ont soulevés et projetés un peu plus loin.
Ces changements, en apparence infimes, concernent tout de même des blocs dont les plus massifs sont estimés à près de 13 000 tonnes. Par ailleurs, l’effondrement de certains pans de falaise, à la suite du passage de la comète au périhélie, porte sur environ 10 000 tonnes de matériau déplacé sous forme d’éboulis.
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Écrit par
- Philippe HENAREJOS
: journaliste scientifique, rédacteur en chef de la revue
Ciel et espace
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