ROSSO GIOVANNI BATTISTA DI IACOPO, dit ROSSO FIORENTINO (1494-1540)
Florentin, formé dans l'ambiance maniériste d'Andrea del Sarto, Rosso se veut sans maître ; il admire et copie Michel-Ange. Inscrit dans la corporation des peintres florentins en 1516, il se fait remarquer par l'Assomption de la Vierge (1517) au cloître de l'Annunziata. Son inspiration étrange, son dessin aigu (sous l'influence de Dürer et de Bandinelli), ses couleurs aigres (Madone entre quatre saints, Offices, Florence), ses recherches d'une forme synthétique (Déposition de croix, 1521, pinacothèque de Volterra) déroutent la clientèle mais n'empêchent pas son succès, et il reçoit plusieurs commandes (Mariage de la Vierge, 1523, San Lorenzo, Florence). Un bref séjour à Rome (1523-1524) confirme son culte pour Michel-Ange et lui fait découvrir Raphaël et son école (Perino del Vaga) ainsi que Parmesan. Il travaille beaucoup pour les graveurs (Caraglio). Cette période mal connue (Christ mort, Boston) est une étape essentielle de son évolution. En 1527, Rosso fuit Rome mise à sac et mène une vie difficile et errante (Pérouse, Borgo san Sepolcro, Città di Castello, Arezzo) jusqu'en 1530 où, à Venise, l'Arétin le recommande à François Ier. Devenu peintre du roi, chanoine de la Sainte-Chapelle, Rosso crée au château de Fontainebleau de nombreux ensembles (pavillon de Pomone, pavillon des Poesles, galerie Basse, détruits) et surtout la galerie François-Ier (1534-1540), son chef-d'œuvre, où il invente une nouvelle conception du décor de fresque et de stuc. Peu de tableaux subsistent : en dehors de la Pietà d'Écouen, quelques dessins nous sont parvenus, mais les graveurs (Fantuzzi, Maître L. D., Boyvin...) nous donnent une idée de sa puissance d'invention et de son originalité dans tous les domaines. Rosso meurt à Fontainebleau en 1540 (mais, contrairement à ce qu'écrit Vasari, il ne se serait pas suicidé). Il est, avec Primatice, le créateur de l'école de Fontainebleau qui ouvre la France à la Renaissance. Il exercera, surtout dans le domaine de l'ornement, une influence internationale.
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Écrit par
- Sylvie BÉGUIN : conservateur en chef au département des Peintures du musée du Louvre
Classification
Médias
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