Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ROTATION, agriculture

Champ d'orge - crédits : Andrew Sacks/ The Image Bank/ Getty Images

Champ d'orge

Née de la nécessité de régénérer la terre après chaque récolte, la rotation, ou alternance de différentes végétations d'une année à l'autre, a permis de compenser en partie l'insuffisance des techniques agricoles et notamment de la fumure. La rotation biennale, la plus simple, faisait alterner culture et jachère un an sur deux ; ce fut sans doute la règle dans les campagnes carolingiennes, malgré quelques exceptions connues, et cela le resta jusqu'au xixe siècle pour des terroirs au sol ou au climat particulièrement défavorisés. La rotation triennale se répandit progressivement et devint l'usage habituel des terroirs céréaliers au xiiie siècle. Elle faisait alterner sur trois ans les céréales d'automne (froment, seigle ou mélange des deux), les céréales de printemps (orge, avoine), qui chargent la terre moins longtemps, et la jachère. Les avantages étaient considérables : les terres, devenues productives deux ans sur trois, permirent de nourrir davantage d'hommes, et ce fut le premier recul des grandes famines endémiques. De plus, la rotation triennale répartissait mieux les travaux agricoles sur l'année et permettait un plus grand choix de céréales : l'expansion du cheval, meilleur auxiliaire du paysan que le bœuf, et consommateur d'avoine, est liée à l'expansion de la rotation triennale. Cette pratique, renforcée par l'obligation de l'assolement, ne déclina qu'à partir du xviiie siècle, lorsque les plantes fourragères et la pomme de terre remplacèrent et supprimèrent la jachère de la troisième année.

À côté de cette rotation classique, il a toujours existé, sur certains terroirs aux conditions bien particulières, des types de rotation plus variés, depuis la culture épisodique entre de longues années de jachère jusqu'à la jachère quadriennale par exemple, grâce à l'engrais vert que fournissaient les légumineuses cultivées à la place de l'avoine.

— Pierre MOYEN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Média

Champ d'orge - crédits : Andrew Sacks/ The Image Bank/ Getty Images

Champ d'orge

Autres références

  • AGRICULTURE - Histoire des agricultures jusqu'au XIXe siècle

    • Écrit par et
    • 6 086 mots
    • 2 médias
    ...qui duraient environ neuf mois (de novembre à juillet), alternaient en général avec une friche herbeuse de quinze mois, la jachère, formant ainsi une rotation biennale. Pour renouveler la fertilité de ces terres, les animaux, pâturant le jour dans les zones herbeuses environnantes, étaient parqués...
  • AGRICULTURE DURABLE

    • Écrit par
    • 5 444 mots
    • 10 médias
    ...diversifiés (comportant un plus grand nombre de cultures différentes) et donc répartis sur de plus longues durées (au moins quatre ou cinq années). Ainsi, en introduisant dans une rotation culturale maïs-blé, qui s’étale sur deux ans, la culture d’autres plantes, dont des plantes légumineuses, on peut...
  • AGRONOMIE

    • Écrit par et
    • 9 202 mots
    • 1 média
    ...pour l'irrigation dans les régions méditerranéennes. Mais les préoccupations les plus caractéristiques concernent la définition des assolements et des rotations des cultures sur les parcelles d'une part, l'introduction de plantes nouvelles d'autre part. Les agronomes latins insistaient déjà sur la nécessité...
  • ASSOLEMENT

    • Écrit par
    • 418 mots

    Ce mot, pris aujourd'hui par les spécialistes des techniques agricoles comme synonyme de « rotation des cultures », a connu, du Moyen Âge au xviiie siècle, un sens beaucoup plus restreint et précis : c'était l'organisation et l'obligation de cette rotation sur tout un terroir. Dans...