ROUEN
Rouen, chef-lieu de la Seine-Maritime, capitale de la région de Haute-Normandie jusqu’en 2015, port maritime, à égale distance de la Manche et de Paris (100 km), est le chef-lieu de la nouvelle région Normandie. Elle constitue la plus importante agglomération du Bassin parisien après celle de Paris. La ville ne compte que 114 265 habitants, mais elle est à la tête d'une agglomération de 465 880 personnes (chiffres de 2012).
L'histoire de Rouen est très mouvementée, comme en témoigne sa cathédrale, incendiée à plusieurs reprises, et reconstruite ou rénovée, jusqu'à l'édifice actuel où domine le gothique flamboyant. Rouen est une ville musée, par tout ce que les siècles ont accumulé en son centre, en témoignent les chantiers de fouilles qui plongent dans le gallo-romain et des monuments comme le palais de Justice, l'abbatiale Saint-Ouen, l'église et l'aître Saint-Maclou, des rues et des quartiers de facture médiévale, la rue du Gros-Horloge ou la place du Vieux-Marché maintenant rénovée.
Plusieurs drames marquèrent la longue histoire de Rouen : les raids et pillages scandinaves du xe siècle ; la guerre de Cent Ans, le siège de la ville et son occupation par les Anglais, le procès et l'exécution de Jeanne d'Arc en 1431 ; les destructions à l'issue de la bataille de Normandie en 1944. Mais la prospérité de la ville s'affirma en de longues périodes intermédiaires, depuis le Ratumacos gaulois romanisé en Rotumagus, ville gallo-romaine importante et archevêché. Rouen fut la cité de Rollon, le chef scandinave rallié et devenu le maître de la Normandie. Elle fut au Moyen Âge, sous l'autorité des ducs puis du roi de France, un port et une grande ville administrative et marchande, la deuxième du royaume après Paris. Ville bourgeoise, de juristes autour du Parlement, de marchands et de négociants, elle s'imposa comme un grand pôle de développement industriel au xixe siècle. Fernand Braudel estimait qu'elle aurait pu devenir la capitale de la France si le territoire de l'Hexagone avait développé une vocation plus maritime... L'histoire ne se fit pas ainsi.
L'ancienne capitale des ducs de Normandie doit sa richesse et sa prospérité à sa position à l'embouchure de la Seine. Son port maritime et fluvial a été l'un des relais les plus importants pour le commerce entre la France et l'Angleterre. Les Normands en firent leur capitale lorsque, au traité de Saint-Clair-sur-Epte (911), Charles le Simple eut cédé à Rollon la région qui prit alors leur nom. Les rapports du duché avec le roi de France n'en furent pas pour autant simplifiés, la ville étant attirée, pour des raisons commerciales, vers l'Angleterre. La vieille ville se trouve délimitée sur la rive droite du fleuve par les boulevards qui forment un tracé pratiquement circulaire. Le centre est marqué par les principaux monuments que conserve la ville.
Les travaux de reconstruction de la cathédrale gothique Notre-Dame ont débuté au lendemain de l'incendie qui, le 8 avril 1200, détruisit presque entièrement l'édifice roman. L'architecte Jean d'Andely commença par le chœur l'œuvre que poursuivit Enguerrand en 1214. Au xive siècle, la façade reconstruite vers 1170-1180 et qui avait échappé à l'incendie fut reprise par Jean Périer et par Jean de Bayeux. Vers 1400, Jenson Salvart dressa un nouveau portail. De 1468 à 1478, Guillaume Pontifs éleva un dernier étage à la tour Saint-Romain et en 1485 commença l'érection de la tour « de Beurre », terminée en 1506. De 1509 à 1514, le grand portail qui menaçait de tomber en ruine fut repris. Malgré la durée de ces travaux qui se sont succédé sans interruption pendant trois siècles, l'intérieur offre une grande homogénéité. Il relève du gothique normand avec ses arcs très aigus, sa modénature très complexe où les ombres et les[...]
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Écrit par
- Armand FRÉMONT : professeur des Universités, ancien recteur
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Médias
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