ROUGET, médecine vétérinaire
Maladie infectieuse, virulente, inoculable, enzootique et faiblement contagieuse, commune à de très nombreuses espèces animales et transmissible à l'homme, surtout dans un cadre professionnel (vétérinaires, éleveurs, bouchers, équarrisseurs, poissonniers). Le rouget est dû à une bactérie spécifique, Erysipelothrix rhusiopathiae, également dénomméeErysipelothrix insidiosa (Loeffler, 1885), aérobie, très ubiquitaire et de pathogénicité capricieuse. Cliniquement très polymorphe, il réalise soit des septicémies (porc, oiseaux), soit des formes localisées (arthrites, endocardites) surtout chez les ovins, soit des syndromes cutanés prurigineux, d'inoculation directe chez l'homme (érisypéloïde de Rosenbach). La pénicilline, à associer quelquefois au sérum spécifique et à la vaccinothérapie, en constitue l'antibiotique de choix. Très résistant dans le milieu extérieur, le germe est implanté en foyers invétérés régionaux et infecte de très nombreux porteurs excréteurs, qui risquent d'exprimer la maladie sous l'influence de conditions extérieures favorisantes (chaleur, état pré-orageux). Sa transmission peut aussi être assurée par des arthropodes piqueurs. En outre, l'épidémiologie du rouget animal, soumise à des cycles saisonniers et multiennaux, assigne curieusement des prédilections géographiques pour certaines espèces (porc en Europe, dindon en Amérique, mouton en Australie).
Réputée contagieuse en France chez le porc, en raison de sa similitude clinique avec les pestes porcines et de sa transmissibilité à l'homme, la maladie est difficile à combattre par les seules mesures sanitaires. Aussi la vaccination systématique et annuelle en régions d'enzootie revêt-elle une importance fondamentale, grâce aux vaccins inactivés à base de souches sélectionnées (groupe B, hémagglutinant et renfermant la substance soluble immunisante de Traub), de préférence aux anciens vaccins vivants de Pasteur (1883) et à la méthode de séro-inoculation de Lorenz (1893), dangereux tant pour l'animal que pour le vétérinaire vaccinateur.
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Écrit par
- Louis JOUBERT : professeur à l'école vétérinaire de Lyon
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