ROUMANIE
Nom officiel | Roumanie (RO) |
Chef de l'État | Klaus Iohannis (depuis le 21 décembre 2014) |
Chef du gouvernement | Marcel Ciolacu (depuis le 15 juin 2023) |
Capitale | Bucarest |
Langue officielle | Roumain |
Unité monétaire | Nouveau leu roumain (RON) |
Population (estim.) |
18 673 000 (2024) |
Superficie |
238 397 km²
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Pour qui cherche à définir la personnalité de la Roumanie, le premier caractère qui retient l'attention est sa diversité. La Roumanie est un carrefour culturel. L'histoire l'associe au monde balkanique, puisqu'elle a subi comme lui l'influence religieuse et artistique de Byzance et le joug ottoman. Mais elle n'atteste pas moins sa vocation carpato-danubienne, que la géographie impose, c'est-à-dire l'ouverture vers le monde germanique et hongrois, et par-delà, vers la civilisation occidentale, c'est-à-dire le catholicisme, la Réforme, le mouvement des Lumières et le romantisme.
L'essentiel reste pourtant le principe d'unité, qui s'oppose aux forces centrifuges qu'aurait pu produire cette diversité : la latinité que Trajan lui a imprimée et qui ne s'est jamais effacée. C'est ce qui lui a permis de résister, démographiquement et linguistiquement, au déferlement des Slaves au Moyen Âge et, intellectuellement plus tard, au prestige de l'hellénisme. Et c'est aussi la conscience de sa latinité, ravivée aux moments décisifs de son histoire (1848, 1856-1859, 1916-1918) par un attrait privilégié pour la France, qui a cimenté l'unité nationale de la Roumanie et rendu possible le rassemblement des principautés de Transylvanie et de Moldo-Valachie, si longtemps séparées par des destins différents.
Occupée par l'Armée rouge en 1944, la Roumanie s'est vu imposer un régime de type soviétique alors qu'elle n'avait même pas eu le temps de s'accoutumer, dans l'entre-deux-guerres, à la démocratie. Dans les années 1960 et 1970, le pouvoir a semblé faire preuve d'une certaine volonté d'indépendance. Cependant, la crise mondiale, combinée aux insuffisances d'une politique dirigiste à l'extrême, les errements d'un régime qui s'avéra de plus en plus despotique placèrent la Roumanie dans l'orbite soviétique. Mais l'exaspération de tout un peuple maintenu dans le sous-développement aboutit à la révolution de décembre 1989. Le pays peine à s'adapter à l'économie de marché, mais entreprend un rapprochement avec l'Ouest, qui se concrétise par l'entrée dans l'O.T.A.N. en 2004 et dans l'Union européenne en 2007.
Géographie et économie
Le cadre naturel
Avec une superficie de 237 000 kilomètres carrés, la Roumanie est un pays de taille moyenne. L'architectonique s'organise autour des Carpates, chaîne de montagnes d'orogenèse tertiaire et d'altitude peu élevée (2 543 m au mont Moldoveanu), faiblement marquée par l'empreinte glaciaire. Le pays comprend environ un tiers de montagnes, un tiers de collines, un tiers de plaines. Il se constitue d'un plateau central, la Transylvanie, enserré par la chaîne des Carpates, de l'arc des collines péricarpatiques, et de plaines qui s'évasent vers les frontières. Le Danube et la Dobroudja (Dobrogea) échappent à cet ensemble. L'architecture du relief et l'histoire géologique expliquent la localisation des ressources naturelles et celle du peuplement.
La longue orogenèse des Carpates a donné lieu à des effondrements produisant d'importantes dépressions qui ont attiré les premiers habitants du Paléolithique à la période des grandes invasions. Elles servirent alors de refuge. Dans les Carpates orientales, fragmentées par les dépressions de Maramureş, Dorna, Bîrsa, d'importants centres urbains se sont développés, le plus important étant celui de Braşov, ville industrielle et centre touristique. Les Carpates méridionales sont plus massives. La partie supérieure est dénudée, couverte de pâturages où transhument, l'été, les ovins venus des dépressions peu nombreuses, mais capitales pour l'économie du pays : celle de Haţeg, reliée par des couloirs aux bassins des rivières Mureş,[...]
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Écrit par
- Mihai BERZA : professeur à l'université de Bucarest, directeur de l'Institut d'études est-européennes
- Catherine DURANDIN : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État
- Alain GUILLERMOU : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales et à l'université de Paris-Sorbonne
- Gustav INEICHEN : professeur à l'université de Göttingen.
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Philippe LOUBIÈRE
: rédacteur en chef de
Lettre(s) , titulaire d'un D.E.A. de roumain, Institut national des langues et civilisations orientales, doctorant à l'université de Paris-III - Robert PHILIPPOT : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
- Valentin VIVIER : journaliste
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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ROUMANIE, chronologie contemporaine
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Région située au sud-est de la plaine hongroise, à proximité du défilé des Portes de Fer par où le Danube perce l'arc carpato-balkanique. Sa vocation de passage et de carrefour utilisée dès l'époque romaine lui a valu bien des vicissitudes au cours de l'histoire : dévastée par les Ottomans, au ...
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Fondée par les chevaliers Teutoniques au xiiie siècle sous le nom de Cronstadt, la ville roumaine de Braşov a été un foyer de colonisation saxonne en Transylvanie. Forteresse et centre commercial à proximité du passage des Carpates et sur le plus court chemin menant à Bucarest et à Constantinople,...
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