ROUMANIE
Nom officiel | Roumanie |
Chef de l'État | Ilie Bolojan - depuis le 12 février 2025 (Par intérim.) |
Chef du gouvernement | Marcel Ciolacu - depuis le 15 juin 2023 |
Capitale | Bucarest |
Langue officielle | Roumain |
Population |
19 059 479 habitants
(2023) |
Superficie |
238 400 km²
|
Article modifié le
Langue et littérature roumaines
La langue
Le roumain est la langue officielle de la république de Roumanie et, sous le nom de langue moldave, langue d'État en république de Moldavie. Du point de vue linguistique, cette langue, parlée aussi dans les régions limitrophes de la Serbie, de la Hongrie et de l'Ukraine, est appelée le daco-roumain. Il y a également lieu de mentionner d'autres langues, proches du roumain, issues du latin parlé dans la Romania orientale ; parmi celles-ci, au nombre de locuteurs de plus en plus réduit, la plus importante est le macédo-roumain, ou aroumain, parlé en Macédoine du Nord (république de l'ancienne Yougoslavie), dans certaines régions de la Grèce septentrionale et de l'Albanie, ainsi qu'en Roumanie. Le haut plateau à l'ouest du Vardar, à cheval sur la Grèce et la Macédoine du Nord, constitue la zone du mégléno-roumain. À proximité du Monte Maggio (Učka Gora) dans l'ancienne Istrie (Croatie), les habitants de certains villages parlent l'istro-roumain, de plus en plus mêlé de serbo-croate et en voie d'extinction.
Problèmes d'histoire
Le grec et le latin
Dans le Sud-Est européen, deux grandes langues de culture se rencontrent, le grec et le latin. Les quelque vingt-trois mille inscriptions latines des Balkans permettent de concevoir l'importance et l'extension de la langue de Rome sur la péninsule. La ligne de démarcation qu'il est ainsi possible de tracer quitte la côte adriatique au sud de Durazzo (Dyrachium) en direction de l'est pour aboutir au lac de Prespa ; longeant ensuite la montagne du Balkan, elle rejoint la mer Noire à Varna (Odessus). On ne peut parler cependant de frontière, mais plutôt d'une vaste zone où la diglossie, voire la polyglossie, n'étaient pas rares. Le roumain, par exemple, n'a conservé certains traits morphosyntaxiques du latin, comme la déclinaison, abandonnée par les autres langues romanes, que par le contact avec le grec, dont la déclinaison est restée vivante, avec la caractéristique, commune aux deux langues, de la confusion entre le génitif et le datif. Les populations alloglottes (Thraces, Illyriens ou Celtes) participaient de ce voisinage. La langue albanaise, très marquée dans son lexique par le contact avec le latin, offre pour cette raison un très bon terrain de comparatisme avec le roumain.
La romanisation
Dans le prolongement de la Mœsie et de la basse vallée du Danube, le latin pénètre en Dacie à l'occasion de la conquête de la province par les légions de Trajan en 107 après J.-C. Ses locuteurs sont aussi bien les vétérans romains qui y font souche que la population dace, également appelée gète par les Grecs et sans doute apparentée aux Thraces, qui offre la langue de substrat. Le poète Ovide, exilé et mort en Dacie, en a probablement appris les rudiments. Entre 270 et 275, l'empereur Aurélien, sous la pression de tribus germaniques (des Goths en particulier), retire les légions de Dacie pour les redisposer au sud du Danube.
Sur ces événements, la documentation historique est lacunaire et diversement interprétée. Les linguistes n'en considèrent pas moins le roumain comme une langue romane autochtone, à continuité territoriale ininterrompue au nord du Danube, et non comme la langue d'un peuple nomade.
Les langues slaves méridionales
L'arrivée des Slaves à partir du viie siècle dans les Balkans a pour conséquence importante de séparer définitivement les locuteurs du latin d'Orient tant de ceux d'Occident que de la référence à la culture latine écrite. Le schisme religieux de l'an mille, en plaçant la région dans la sphère orthodoxe de langue slavonne, lui donne une culture allophone et cantonne de ce fait le roumain à la seule expression orale. Le lexique et la phraéologie du roumain ont été profondément marqués par l'emprunt aux langues slaves de contact (bulgare, serbe, croate)[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Mihai BERZA : professeur à l'université de Bucarest, directeur de l'Institut d'études est-européennes
- Catherine DURANDIN : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État
- Alain GUILLERMOU : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales et à l'université de Paris-Sorbonne
- Gustav INEICHEN : professeur à l'université de Göttingen.
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Philippe LOUBIÈRE
: rédacteur en chef de
Lettre(s) , titulaire d'un D.E.A. de roumain, Institut national des langues et civilisations orientales, doctorant à l'université de Paris-III - Robert PHILIPPOT : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
- Valentin VIVIER : journaliste
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
ROUMANIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ANTONESCU ION (1882-1946)
- Écrit par Jean BÉRENGER
- 262 mots
- 1 média
Officier et homme politique roumain, Ion Antonescu est né à Pitesti en Transylvanie, qui appartenait alors au royaume de Hongrie. Il participe aux combats de la Première Guerre mondiale comme officier dans l'armée roumaine. Nommé attaché militaire à Londres, puis à Rome, il ne cache...
-
BANAT
- Écrit par Violette REY
- 475 mots
Région située au sud-est de la plaine hongroise, à proximité du défilé des Portes de Fer par où le Danube perce l'arc carpato-balkanique. Sa vocation de passage et de carrefour utilisée dès l'époque romaine lui a valu bien des vicissitudes au cours de l'histoire : dévastée par les Ottomans, au ...
-
BRASOV
- Écrit par Violette REY
- 372 mots
- 1 média
Fondée par les chevaliers Teutoniques au xiiie siècle sous le nom de Cronstadt, la ville roumaine de Braşov a été un foyer de colonisation saxonne en Transylvanie. Forteresse et centre commercial à proximité du passage des Carpates et sur le plus court chemin menant à Bucarest et à Constantinople,...
-
BRATIANU ION (1821-1891)
- Écrit par Jean BÉRENGER
- 198 mots
Homme d'État roumain, Ion Bratianu fait ses études à Paris ; de retour dans son pays, il prend part à la révolution de 1848 et il fait partie du gouvernement provisoire. Après l'échec de la révolution, il se réfugie à Paris, où il continue à lutter en faveur de l'autonomie des principautés danubiennes....
- Afficher les 56 références
Voir aussi
- PARTIS COMMUNISTES
- BYZANTIN ART
- TSIGANES ou TZIGANES
- ATLANTIQUE ALLIANCE
- ÉCONOMIE DE MARCHÉ
- RÉVOLUTIONS DE 1848
- AUTRICHE-HONGRIE ou AUSTRO-HONGROIS EMPIRE
- ROUMAINE LITTÉRATURE
- MOLDAVIE ROUMAINE
- EUROPE DE L'EST
- COLLECTIVISATION
- COEXISTENCE PACIFIQUE
- ROMAN PETRE (1946- )
- BENIUC MIHAI (1907-1988)
- TSEPENEAG DUMITRU (1937- )
- TANASE VIRGIL (1945- )
- GOMA PAUL (1935-2020)
- ÉPURATION POLITIQUE
- BALKANIQUES GUERRES (1912-1913)
- COMECON (Council for Mutual Economic Assistance) ou CAEM (Conseil d'assistance économique mutuelle)
- JUSTICE INSTITUTIONS DE LA
- PEINTURE MURALE
- CONSTANTINESCU EMIL (1939- )
- YPSILANTI ALEXANDRE (1792-1828)
- JEUNESSES COMMUNISTES
- MAGYARS
- DÉMOCRATISATION
- ENFANT DROITS DE L'
- NASTASE ADRIAN (1950- )
- RUSSIFICATION
- BASESCU TRAIAN (1951- )
- POPESCU-TARICEANU CALIN (1952- )
- AGROVILLE
- PILLAT ION (1891-1945)
- STURDZA ou STOURDZA MIHAIL (1795-1884)
- PETITE-ENTENTE
- PETRESCU CESAR (1892-1961)
- PETRESCU CAMIL (1894-1957)
- PREDA MARIN (1922-1980)
- ZAMFIRESCU DUILIU (1858-1922)
- RALEA MIHAIL (1896-1964)
- MIRCEA LE GRAND (mort en 1418) hospodar de Valachie (1386-1418)
- GHIKA ALEXANDRE (1795-1862) prince de Valachie (1834-1842)
- BESSARABIE
- BIBESCU ou BIBESCO GHEORGHE (1804-1873)
- BRÂNCOVEANU STYLE
- ALBA IULIA ÉGLISE D'
- COZIA ÉGLISE DE
- NEGRUZZI COSTACHE (1808-1868)
- IORGA NICOLAS (1871-1940)
- MACEDONSKI ALEXANDRU (1854-1920)
- LOVINESCU EUGÈNE (1881-1943)
- ALECSANDRI VASILE (1819-1890)
- CREANGĂ ION (1837-1889)
- DOBROGEANU-GHEREA ION (1855-1920)
- BLAGA LUCIAN (1895-1961)
- ALEXANDRESCU GRIGORE (1810-1885)
- BOLINTINEANU DIMITRIE (1809-1872)
- BASARAB ou BESSARAB LES
- CUZA ALEXANDRE ION (1820-1873) premier prince de Roumanie (1859-1866)
- MÉDIÉVAL ART
- ROUMAIN, langue
- BRODERIE
- ICONOGRAPHIE
- TITISME
- POLITIQUE AGRICOLE
- RÉFORME ÉCONOMIQUE
- PUWAK HILDEGARD CAROLA (1949-2018)
- RÉPRESSION
- LATINE LANGUE
- CYRILLIQUE, alphabet et translittération
- EFFONDREMENT DU BLOC COMMUNISTE
- AMÉNAGEMENT DE L'ESPACE GÉOGRAPHIQUE
- ROUMAIN ART
- CHARTE 77
- DISSIDENTS, URSS et Europe de l'Est
- ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, histoire, de 1945 à nos jours
- ROME, l'Empire romain
- RUSSIE, histoire, de 1801 à 1917
- URSS, vie politique et économique
- URSS, histoire
- MILITAIRE ARCHITECTURE
- TOUR, architecture
- CIVILE ARCHITECTURE
- PEINTURE DU XVIIe SIÈCLE
- SCULPTURE DU XVIIe SIÈCLE
- ARCHITECTURE DU XVIIe SIÈCLE
- SLAVES LANGUES
- MODERNISME & POSTMODERNISME, art
- POLITIQUE INDUSTRIELLE
- RELATIONS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES
- ROMANE ARCHITECTURE
- GOTHIQUE ARCHITECTURE
- CURTEA-DE-ARGES, Roumanie
- BAROQUE ARCHITECTURE
- POLITIQUE CULTURELLE
- CORRUPTION
- POR (Parti ouvrier roumain)
- ARCHITECTURE RELIGIEUSE