ROUMANIE
Nom officiel | Roumanie (RO) |
Chef de l'État | Klaus Iohannis (depuis le 21 décembre 2014) |
Chef du gouvernement | Marcel Ciolacu (depuis le 15 juin 2023) |
Capitale | Bucarest |
Langue officielle | Roumain |
Unité monétaire | Nouveau leu roumain (RON) |
Population (estim.) |
18 673 000 (2024) |
Superficie |
238 397 km²
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Arts de la Roumanie
Antécédents et expériences (IVe-XIIIe s.)
L'« abandon » de la Dacie par l'empereur Aurélien (274) et les conditions nouvelles d'existence de cette province ont amené la disparition graduelle des formes de vie urbaine et la prédominance, pour de longs siècles, d'une civilisation rurale. C'est dans ces cadres ruraux, dominés du point de vue de l'organisation sociale par les communautés de village, que se forma – en relation avec la romanité sud-danubienne et avec l'assimilation, de nombreux éléments migrateurs, surtout slaves – le peuple roumain. Mais une partie du moins de l'ethnogenèse roumaine achevée aux ixe-xe siècles, se fit au contact des autorités roumaines puis des autorités byzantines de la Dobrogea, qui ne fut complètement perdue par l'Empire que dans la seconde moitié du viie siècle. Des têtes de pont de dimensions parfois assez étendues, sur la rive nord du Danube, se sont même ajoutées à la Dobrogea, à certaines périodes. Les fouilles archéologiques effectuées en Dobrogea ont mis au jour les vestiges de vingt-sept basiliques des ve et vie siècles, des chapiteaux sculptés, des objets de parure, de la céramique. Cette vie artistique assez intense des régions byzantines voisines ne manqua pas d'exercer une certaine influence, surtout par les objets d'art somptuaire et les céramiques, à l'intérieur même du territoire nord-danubien.
Il y a eu ainsi, dans l'aire où se formait le peuple roumain, une circulation d'éléments d' art byzantin, que l'effondrement de la frontière du Danube ne fit pas cesser et qui offrait aux artisans locaux des modèles ou des sujets d'inspiration. À côté des impulsions venues de Byzance, il faut noter l'apport, d'origine souvent très variée, des peuples migrateurs qui traversèrent le territoire roumain ou y séjournèrent. Enfin – fait fondamental pour l'art populaire roumain et qui marquera aussi l'art mis au service des classes cultivées –, on trouve, attestée par les fouilles, une transmission de formes, de techniques, de principes décoratifs qui proviennent du fonds ethnique primitif des Géto-Daces, et aussi de l'époque de la domination romaine. Cette influence a dû être beaucoup plus étendue que ne permettent de le constater les objets découverts jusqu'à présent – surtout de la poterie – car elle est encore décelable dans les productions de l'art populaire d'une époque plus récente. Ainsi, Nicolae Iorga a souvent insisté sur l'origine thrace de la vision géométrisante si caractéristique de l'art paysan roumain.
Vers le viiie siècle, se constitue une culture matérielle locale, possédant de modestes aspects artistiques, et qui, en s'enrichissant d'éléments nouveaux, persiste jusqu'au xiie siècle, c'est-à-dire jusqu'à l'époque de genèse de ce que l'on peut appeler l'« art médiéval roumain ». S'étendant sur presque tout le territoire de la Roumanie actuelle, mais encore, dans des formes très proches, au sud du Danube, elle a été nommée soit « civilisation de Dridu », du nom d'une station archéologique roumaine, soit « civilisation balkano-danubienne », et peut-être plus proprement, « civilisation balkano-carpatique ». Ses éléments prépondérants sont de tradition locale, romaine provinciale ou d'origine plus lointaine encore.
Le retour de Byzance sur le Danube, au xe siècle, créa des conditions nouvelles à la pénétration de la civilisation byzantine. De la période qui s'étend du xe au xiie siècle, époque de transformation structurelle de la société du bas Danube, marquée par la constitution d'une classe de maîtres de la terre et par l'organisation des premières formations politiques dans les milieux roumains et slavo-roumains, il reste d'assez nombreux[...]
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Écrit par
- Mihai BERZA : professeur à l'université de Bucarest, directeur de l'Institut d'études est-européennes
- Catherine DURANDIN : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État
- Alain GUILLERMOU : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales et à l'université de Paris-Sorbonne
- Gustav INEICHEN : professeur à l'université de Göttingen.
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Philippe LOUBIÈRE
: rédacteur en chef de
Lettre(s) , titulaire d'un D.E.A. de roumain, Institut national des langues et civilisations orientales, doctorant à l'université de Paris-III - Robert PHILIPPOT : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
- Valentin VIVIER : journaliste
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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