OUAGADOUGOU ROYAUME DE
Les Mossi ont été à l'origine de plusieurs royaumes importants. Les royaumes Gourmantché, du Yatenga et de Ouagadougou sont ceux qui ont eu le plus grand rôle historique. Le royaume de Ouagadougou, situé dans l'actuel Burkina Faso, semble avoir été fondé vers 1220 par Oubri. Son histoire est relativement peu agitée ; c'est qu'il a été protégé par l'État du Yatenga contre les incursions des puissants voisins du Mali, du Songhaï et de Ségou. N'ayant pratiquement de frontières qu'avec les territoires peuplés de populations mossi ou apparentées, les moro-naba, ou souverains de Ouagadougou, ont eu une histoire relativement paisible. Profondément animiste, le royaume mossi ne subit qu'une pénétration limitée de l'islam à partir du xviiie siècle.
L'État mossi est puissamment structuré. Le moro-naba détient les pouvoirs politique et religieux. Il est élu par une assemblée de grands dignitaires de la cour et choisi parmi les fils ou frères du souverain défunt. Quatre ministres l'assistent : le ouidi-naba, chef de la cavalerie ; le gounga-naba, chef de l'infanterie ; le larhalé-naba, chef des tombeaux royaux ; le baloum-naba, intendant du palais. Le souverain vit au milieu d'une cour nombreuse et très hiérarchisée, au cérémonial compliqué.
Le royaume se subdivise en provinces, elles-mêmes divisées en fiefs dirigés par des kombéré, qui ont prêté serment au moro-naba. À leurs côtés se trouvent les nakomsé, véritable noblesse, exemptée de tout impôt et dépendant directement du moro-naba lui-même.
La société mossi a pour noyau le couple familial et sa descendance, vivant dans le yiri, groupe de cases disposées en cercle autour d'une cour. La religion mossi est dominée par le culte des morts, dont les cérémonies sont surtout domestiques et célébrées au sein de la famille. Remarquables cultivateurs, les Mossi n'avaient que l'usufruit de la terre, qui appartenait en droit au moro-naba et à ses vassaux, le moro-naba percevant une redevance annuelle sur les récoltes et sur les produits de la chasse. Le pouvoir centralisé, la paix et la sécurité intérieure ont préservé le pays mossi de la chasse aux esclaves qui a ruiné les régions voisines.
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Écrit par
- Alfred FIERRO : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale
Classification
Autres références
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BURKINA FASO
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Michel IZARD , René OTAYEK et Jean-Fabien STECK
- 7 432 mots
- 6 médias
... siècle, le Moogo est partagé en deux grandes zones d'influence : une zone centrale, la plus importante, dominée par le royaume de Wogodogo ( Ouagadougou), dont le souverain porte le titre de Moogo naaba (chef du Moogo), et une zone septentrionale, dominée par le Yatenga. L'apogée de la puissance... -
MOOSE ou MOSSI
- Écrit par Michel IZARD
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