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ROYAUME-UNI Géographie

Capitale Londres
Langue officielle Anglais (Le gaélique et le gallois sont reconnus comme langues officielles localement.)
Population 68 350 000 habitants (2023)
    Superficie 243 610 km²

      Article modifié le

      Les cadres de vie naturels

      La superposition d'éléments de relief, souvent bien marqués, et de caractères climatiques océaniques, nuancés par la latitude, l'altitude et l'exposition, donne des milieux naturels originaux et se succédant avec une certaine régularité.

      L'Écosse

      L'Écosse forme la partie septentrionale de la Grande-Bretagne et, malgré son rattachement au royaume par l'Acte d'union de 1707, n'a pas perdu tout sentiment d'indépendance. Ce dernier tient non seulement à l'originalité de ses habitants, mais également aux caractères du milieu physique. L'Écosse est limitée au sud par des hauteurs de plus de 500 mètres, qui s'étendent de Galloway à Berwick, au sud desquelles a longtemps été fixée la frontière historique, marquée par le mur d'Hadrien, qui coupait l'île de Carlisle à Newcastle.

      Îles Shetland - crédits : Pubbli Aer Foto/ De Agostini/ Getty Images

      Îles Shetland

      Au nord, de hautes terres sont divisées par de grandes fractures sud-sud-ouest - nord-nord-est. C'est tout d'abord le chapelet des Hébrides, complexe gneissique plongeant du sud-est au nord-ouest et comprenant les plus vieilles terres de Grande-Bretagne, séparées par des fractures perpendiculaires en plusieurs blocs, dont le plus important forme l'île de Lewis. Cet archipel est séparé des Highlands proprement dits par les détroits de Minch. Les « hautes terres » d'Écosse septentrionale sont dissymétriques ; les altitudes sont plus élevées à l'ouest, où se trouve le Ben Nevis, qu'à l'est, et les pentes y sont beaucoup plus rapides, alors qu'elles descendent doucement vers la mer du Nord. Des accumulations de roches volcaniques tertiaires ont recouvert une grande partie des îles occidentales, où le relief est plus violent, disloqué géométriquement, profondément érodé par des fjords grandioses bordés de côtes majestueuses. Toute cette région est littéralement baignée par l'humidité : il tombe plus de 1,50 mètre de pluie sur la côte occidentale des Hébrides, et 748 millimètres à Aberdeen, sur le rebord de plaine orientale, plus doux et plus abrité ; la neige recouvre, pendant une grande partie de l'année, les montagnes occidentales. L'opposition entre les deux versants se retrouve entre les modes de vie : les côtes occidentales sont occupées par de petits fermiers, les crofters, avec leurs lopins de terre et leurs chaumières au ras de la mer, tandis que vers l'est apparaissent quelques cultures et de petites villes desservies par une voie ferrée. Les Orcades et, plus loin vers le nord-est, les Shetlands, peuplés de pêcheurs et de bergers, prolongent le bloc septentrional. Les hauteurs sont le domaine de la lande de bruyère, des fougères, des pâturages naturels de mauvaise qualité, abandonnés aux moutons.

      Au centre, la dépression nord-est - sud-ouest du Glen More est une zone d'effondrements tectoniques anciens et répétés, parsemée de lacs (dont le fameux loch Ness, 229 m de profondeur) sur la majeure partie de son étendue ; la mer s'y infiltre à chaque extrémité (firth de Lorne à l'ouest et de Moray à l'est). Le canal Calédonien a été tracé pour permettre la navigation, mais il est peu employé.

      Raffinerie - crédits : Mark A Leman/ The Image Bank/ Getty Images

      Raffinerie

      Au sud du Glen More, la partie méridionale des Highlands, appelée souvent monts Grampian, est plus compacte. Les hauteurs centrales sont formées par des granits ; la couverture de drift glaciaire est importante. À l'ouest se dresse le Ben Nevis, tandis que, vers l'est, des plaines cultivées et abritées portent, malgré des printemps tardifs, de l'avoine, des pommes de terre, des raves, et sont utilisées par les naisseurs de la montagne comme pâturages pour leurs jeunes bovins. Des villes aussi importantes qu' Aberdeen ont pu s'édifier, et le nord-est de l'Écosse a profité du développement de la production de pétrole et de gaz naturel en mer du Nord.

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      Les Lowlands s'ouvrent au pied des monts Grampian : région vitale de l'Écosse grâce à la présence du charbon et d'une agriculture prospère, ils occupent un quart de la surface du pays et regroupent les quatre cinquièmes de sa population.

      L'origine des Lowlands s'explique par un fossé tectonique qui a rejoué à plusieurs reprises et dont les fractures septentrionales se sont accompagnées d'éruptions volcaniques primaires, donnant des petites collines (Ochil, Campsie). À chaque extrémité, la mer pénètre profondément : à l'ouest par le firth de la Clyde, à l'est par celui du Forth. Abritées des violences climatiques septentrionales et occidentales par les régions montagneuses du Nord, ces plaines sont relativement chaudes et humides ; le temps de Glasgow est plus doux et plus humide ; celui d' Édimbourg plus rigoureux et plus sec. À l'ouest, l'élevage l'emporte sur les cultures, bien que, stimulée par la demande urbaine, la production des légumes sous serres soit en progrès ; à l'est, les cultures sont beaucoup plus variées et prospères. La richesse régionale a dépendu pendant longtemps du charbon et des activités maritimes. Édimbourg et Glasgow dominent la vie économique de l'Écosse.

      Au sud, les Southern Uplands n'atteignent que 800 mètres d'altitude ; elles sont plus élevées au sud-ouest – plus humide, domaine des landes et des prairies naturelles – et s'abaissent vers l'est. Les points culminants correspondent à des schistes métamorphiques très durs, encadrant des cuvettes creusées dans des granits relativement tendres et dont les fonds sont occupés par des lacs et des tourbières. C'est un pays de bocages, tourné vers l'élevage du mouton et coupé d'une dépression privilégiée par ses cultures : le bassin de la Tweed. Cette ligne de hauteurs marque la limite avec l'Angleterre.

      Le pays de Galles

      Le Glyder Fawr - crédits : David Woodfall/ Getty Images

      Le Glyder Fawr

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      Le pays de Galles est une masse montagneuse entourée de trois côtés par la mer et à l'est par les plaines anglaises. On peut opposer les hautes terres du Nord-Ouest et du Centre et les plaines et collines du bassin houiller méridional. Dans le pays de Galles montagneux, le Snowdon (1 085 m), creusé de cirques glaciaires et de vallées en auge, domine une sorte de haut plateau situé vers 400 à 500 mètres d'altitude, découpé par de profondes vallées. Cet ensemble coïncide au nord avec les roches dures volcaniques dominant les grès et les schistes, tandis que la crête de Brecon Beacons est dessinée dans les plissements du Vieux Grès rouge. Cette montagne galloise est un réservoir d'eau pour les plaines voisines, en raison de son humidité : il tombe plus de 1,50 mètre d'eau au-dessus de 300 mètres, et la pluie fouette les landes et les tourbières des sommets et les prairies bocagères du plateau périphérique deux jours sur trois. Pourtant, les côtes et les plaines jouissent d'un climat assez régulier, plus doux au sud qu'au nord. Les vallées abritées et les plaines orientales sont favorisées ; c'est surtout le domaine de l'élevage. Après le déclin de l'industrie charbonnière, le travail des métaux modernisé et diversifié (fer-blanc, étamé, galvanisé), l'introduction de l'informatique, des industries chimiques, l'amélioration des voies de communication intérieures ont permis le maintien des villes-ports : Cardiff, Swansea, Newport. À l'est, la montagne se détache en croupes sombres au-dessus des prairies verdoyantes et des vergers de pommiers, tandis qu'au sud-est s'infiltre profondément l'estuaire de la Severn.

      L'Angleterre

      L'Angleterre, adossée au nord aux hauteurs méridionales de l'Écosse, au centre-ouest au massif du pays de Galles, comprend un large éventail de plaines, à travers lesquelles la chaîne des Pennines constitue une dorsale régulière au nord, tandis que les petits massifs du Devon et de la Cornouailles (Cornwall) en forment l'extrémité sud-ouest.

      Pâturage anglais - crédits : Images Etc Ltd/ Getty Images

      Pâturage anglais

      La réputation climatique du Devon et de la Cornouailles est bien établie : c'est une sorte de Riviera anglaise, surtout sur la côte méridionale ; la douceur océanique et une humidité relativement faible, particulièrement de mars à août, en font un lieu de séjour réputé, malgré les vents violents qui soufflent un jour sur cinq, et des brouillards dont les bancs traînent sur les hauteurs. Celles-ci sont formées de plusieurs petits blocs plus ou moins séparés, dus à des massifs granitiques (Dartmoor), à des crêtes appalachiennes de grès dévonien (Exmoor), à des pointements de roches ignées (Lizard). Le paysage est renommé pour sa beauté et son charme : les landes de bruyères couvrent les sommets, tandis que de magnifiques falaises de vieux grès rouges dominent la mer ou les baies sableuses. La côte sud est pénétrée de longues rias ramifiées. Les plaines abritées du Devon sont couvertes d'un bocage vigoureux. L'élevage des moutons sur les hauteurs, les cultures délicates dans les plaines abritées, la villégiature sous toutes ses formes utilisent au mieux la riche variété des paysages naturels.

      Comté de Cumbria dans le nord de l'Angleterre - crédits : Insight Guides

      Comté de Cumbria dans le nord de l'Angleterre

      L'Angleterre septentrionale est charpentée par le petit massif du Cumberland et la chaîne pennine. Le Cumberland, culminant à Scawfell (978 m), est le célèbre « Pays des lacs ». Tout autour des hauteurs centrales rayonnent de profondes et longues vallées naguère glaciaires, souvent encore occupées par des lacs romantiques dominés par les pentes sombres, plus ou moins boisées, aux versants assez raides recouverts de landes de bruyères. Les cascades, la verdure, les bancs de brume qui traînent sur les hauteurs, les vieux murs construits en schiste vert, le souvenir des poètes et des peintres attirent le tourisme dans la montagne, qui ne vit guère, par ailleurs, que de l'élevage du mouton ; les plaines sont plus fortunées : à l'ouest, la métallurgie de Barrow in Furness, née de l'exploitation du charbon et du fer, a disparu, tandis qu'au nord la plaine de Carlisle doit sa richesse à la fois à l'agriculture et à l'industrie.

      Au-delà du fossé de l'Eden commence la chaîne des Pennines, qui s'allonge sur 240 kilomètres, depuis la Tyne au nord jusqu'à la Trent au sud. Les sommets sont peu élevés (Cross Fell, au nord-ouest, 893 m ; High Peak, au sud, 636 m). On y distingue généralement trois parties. Au nord, un bloc de calcaires carbonifères, basculé vers l'est, est limité par de grandes fractures et coupé d'est en ouest par le fossé de la Tyne ; les landes et les forêts de reboisement se partagent les sommets, tandis que sur les argiles glaciaires du fond des vallées, l'élevage et l'exploitation des carrières font vivre de petits villages. Au sud des failles de Stainmore, la montagne est tout aussi massive, constituée de calcaires et de grès, plongeant vers l'est et fracturés à l'ouest ; sur les calcaires, un paysage karstique typique occupe une bonne partie des sommets ; au contraire, sur les grès sculptés en blocs ruiniformes, l'humidité l'emporte (tourbières, landes de bruyères). Vers le sud, les Pennines méridionales se terminent par une série de collines qui tombent progressivement sur la vallée de la Trent. L'ensemble de ces hauteurs est très arrosé (1 250 mm d'eau par an) ; leur importance comme château d'eau est donc considérable : au cours des siècles passés, cette eau fut utilisée comme force motrice ; elle alimente actuellement les grands centres industriels périphériques. La montagne est à peu près déserte, mais elle est presque complètement coupée dans sa partie centrale par les hautes têtes de vallées industrielles qui se rattachent aux principales zones d'activité de la bordure.

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      De chaque côté de ce puissant anticlinal faillé qui constitue schématiquement la chaîne des Pennines, les couches plongent doucement, faisant affleurer de manière symétrique les mêmes roches et, parmi elles, les terrains productifs du Houiller. Ainsi étaient nés toute une série de bassins charbonniers périphériques, naguère exploités en affleurements et prolongés maintenant à l'est sous la mer. À l'ouest, les plaines, étroites au nord, s'élargissent vers le sud autour de l'estuaire de la Mersey ; elles appartiennent au Lancashire, naguère célèbre pour son industrie cotonnière, et au Cheshire, réputé pour ses fromages et son industrie chimique, qui utilise le sel gemme. Une côte sableuse borde la mer d'Irlande. Les richesses minières, les grasses prairies, l'ouverture maritime ont permis l'implantation de l'industrie et la création de grandes villes, Liverpool, Manchester, Oldham, Blackburn, Preston. Au sud-est, les plaines ouvrent une trouée entre le sud des Pennines et le massif du pays de Galles.

      À l'est des Pennines se succèdent toute une série de plaines, plus étroites au nord, plus larges au sud, que l'on peut rattacher aux dernières ramifications du bassin de Londres. Celui-ci est un ensemble de plaines et de collines alternées qui dessinent une gigantesque accolade ouverte vers l'est et les rivages de la mer du Nord, et se replient en un long V sinueux double, encadrant la dépression de la Tamise, où a grandi l'agglomération londonienne. La disposition du relief est étroitement liée à la structure et rappelle trait pour trait celle du Bassin parisien oriental. Les collines, dissymétriques, sont des cuestas formées par les affleurements des calcaires durs du Jurassique (qui se suivent depuis les Cleveland Hills au nord-est jusqu'aux Cotswolds au sud-ouest) et les affleurements de la craie, plus résistante que les argiles voisines (qui dessinent les Yorkshire Wolds et les Lincoln Wolds à l'est, les rides du Norfolk, des Chiltern Hills, au nord du bassin de la Tamise, et se replient en lobes compliqués dans les Downs, lesquels encadrent la boutonnière du Weald). Entre ces hauteurs très adoucies s'ouvrent des plaines plus ou moins larges ; au nord-est, depuis la retombée des Pennines jusqu'à la mer du Nord, le Northumberland et le Durham, aux terres imperméables couvertes de bonnes prairies, avaient été envahis par les installations industrielles nées de l'exploitation du charbon. Les nombreux estuaires de la côte, basse et sableuse, abritent des ports industriels : Newcastle sur la Tyne ; Middlesbrough, sur la Tees. Plus au sud, le Yorkshire et les régions de Nottingham et de Derby concentraient la production charbonnière anglaise et restent des régions industrielles. Leeds, Bradford, Nottingham, auxquelles il faut ajouter Sheffield, sont les principaux noyaux urbains.

      Big Ben - crédits : Joe Cornish/ The Image Bank/ Getty Images

      Big Ben

      Les plaines orientales, depuis le cap Flamborough, le point le plus sec d'Angleterre, où il ne tombe guère que 500 millimètres de pluie, jusqu'au Devon, sont les grandes régions agricoles ; morcelées par les cuestas, accidentées par d'anciennes moraines terminales, comme dans le Norfolk, ouvertes par les estuaires du Humber, du Wash, de la Tamise, et par les chenaux qui séparent l'île de Wight, ces plaines sont des terres à céréales, à betteraves, à cultures légumières (Fens), à vergers (Kent, Sussex). La vallée de la Tamise correspond en partie à une ondulation synclinale : la convergence des pentes, la présence d'un estuaire vaste et profond ont favorisé l'installation et la prospérité de Londres, capitale du Royaume-Uni.

      L'Irlande du Nord

      L'Irlande du Nord comprend les deux tiers de l'ancienne province de l'Ulster, soit six comtés, séparés des vingt-six autres, qui forment un État indépendant depuis 1922. La disposition des éléments de relief correspond à celle de l'Écosse, en face de laquelle se trouve située l'Irlande du Nord : la plaine centrale, occupée en grande partie par le Lough Neagh et par un étoilement de vallées, prolonge les Lowlands d'Écosse ; l'emprise glaciaire a façonné un paysage mou, mélange de terre et d'eau, accidenté de drumlins. Au nord, le plateau d'Antrim, dû aux épanchements de basaltes tertiaires, étend vers 400 mètres d'altitude ses landes, qui se terminent sur la mer par de célèbres falaises, tandis que, plus à l'ouest, les monts Sperrin atteignent 683 mètres d'altitude et correspondent aux Highlands ; au contraire, au sud, les monts Mourne (852 m) prolongent les Southern Uplands. Ces hauteurs sont faites de terrains primaires, fortement plissés, dominés par quelques pointements granitiques ou métamorphiques, et profondément entaillés par les vallées. Les sommets sont couverts de landes, de tourbières, et il tombe plus de 1,50 mètre de pluie par an. Tout comme en Écosse, les hauteurs sont abandonnées aux moutons ; les prairies occupent les lourds sols glaciaires des plaines, et Belfast utilise un site d'estuaire et une convergence de vallées.

      — Jacqueline BEAUJEU-GARNIER

      — Catherine LEFORT

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      Royaume-Uni : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

      Royaume-Uni : carte physique

      Buachaille Etive Mor - crédits : Gannet77/ Getty Images

      Buachaille Etive Mor

      Snowdonia - crédits : Travelpix Ltd/ The Image Bank/ Getty Images

      Snowdonia

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