ROYAUME-UNI Géologie des îles Britanniques
Les Calédonides
Cette vaste zone de terrains plissés d'âge paléozoïque inférieur et précambrien supérieur, qui borde les rivages de l'Atlantique Nord entre le Groenland et la Scandinavie, traverse en écharpe les îles Britanniques et y est exposée dans toute sa largeur. Les Calédonides comprennent trois grands étages structuraux :
– un complexe ou unité inférieure métamorphique, qui forme les Highlands d'Écosse, les îles Shetland et une bonne partie de l'Irlande du Nord et de l'Ouest ;
– une unité structurale non métamorphique intermédiaire, qui constitue les Southern Uplands d'Écosse, les massifs dénudés d'Irlande occidentale, centrale et méridionale, le Lake District et les Galles du Centre, du Nord et de l'Ouest ;
– une unité de couverture (superstructure) molassique et volcanique partiellement plissée, l' Old Red Sandstone (Vieux Grès rouge), ayant une large répartition, mais épaisse surtout en Écosse et dans le nord de l'Irlande.
L'unité structurale inférieure métamorphique
Les formations qui constituent le complexe métamorphique sont :
– des portions remaniées du socle lewisien ;
– la série du Moine : cette formation de schistes cristallins psammitiques et pélitiques, constituée à l'origine d'argilites et de sables continentaux et dont la puissance dépasse 10 km, forme le gros des Highlands du Nord-Ouest, une partie des Grampian Highlands et peut-être certaines portions de l'Irlande du Nord-Ouest ;
– la série dalradienne (Dalradien) : elle comprend des calcaires marins néritiques, des quartzites, des phyllades, des micaschistes et, de plus, dans le Dalradien supérieur, des schistes de faciès bathyal, des grauwackes, des grès grossiers schisteux et des roches volcaniques basiques. L'épaisseur totale de la série dalradienne est d'au moins 12 000 m ; les 4 000 à 5 000 m terminaux sont d'âge cambrien inférieur. À 1 000 m environ de la base, une couche schisteuse conglomératique, d'origine glaciaire, est considérée comme l'équivalent de la tillite éocambrienne de Scandinavie. Là où le Dalradien n'a pas été disjoint tectoniquement de son substratum moinien, on observe un passage continu, par une série de transitions quartzitiques.
La structure de l'unité métamorphique calédonienne est fort complexe ; c'est là le résultat de quatre phases de plissement et de métamorphisme avec migmatisation extensive. Les principaux plissements (1re et 2e phases) et phases de métamorphisme sont probablement postcambriens et préordoviciens,tandis que le dernier plissement est d'âge dévonien inférieur. Les structures majeures sont des plis couchés (ultérieurement replissés) d'énorme amplitude avec noyaux extrêmement amincis. Le complexe métamorphique prend fin vers le nord-ouest au contact de l'avant-pays lewisien et torridonien, sous la forme d'une zone marginale de nappes de charriages en lames superposées, poussées au nord-ouest. Le déplacement tangentiel selon le charriage principal, le Moine Thrust, est de plusieurs dizaines de kilomètres. Du côté sud-est, le complexe métamorphique est limité en Écosse par une faille inverse raide, la faille limite des Highlands (Highland Boundary Fault) ; en Irlande, on retrouve, au sud de la faille, du Dalradien inférieur très métamorphique, affleurant en boutonnière sous l'Ordovicien inférieur fossilifère transgressif.
L'unité moyenne non métamorphique
L'étage structural moyen est formé de roches ordoviciennes et siluriennes, principalement de types grauwacke-pélite-schiste argileux. En Irlande septentrionale et occidentale, elles sont transgressives sur un substratum de Dalradien métamorphique. Dans le sud de l'Écosse et le nord de l'Angleterre, leur base est inconnue ; au pays de Galles, elles reposent en discordance sur un puissant[...]
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Écrit par
- Frederick Wiar DUNNING : conservateur du Geological Museum de Londres
Classification
Médias