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ROYAUME-UNI Histoire

Nom officiel

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (GB)

    Chef de l'État

    Le roi Charles III (depuis le 8 septembre 2022)

      Chef du gouvernement

      Keir Starmer (depuis le 5 juillet 2024)

        Capitale

        Londres

          Langues officielles

          Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement)

            Le Moyen Âge britannique

            Le temps des invasions

            Jusqu'en 1066, la Grande-Bretagne est une proie offerte à la tentation d'envahisseurs successifs et une entité qui ne découvre que rarement son unité. Jutes, Angles et Saxons, entre les ve et viie siècles, ont ruiné l'œuvre romaine, anéanti la première christianisation, transformé les villes en déserts, refoulé vers l'ouest et le nord montagneux les restes de civilisation celtique. Cela malgré la vigueur de résistances locales, dont témoigne la légende d'Arthur, qui concerne la fin du ve et le début du vie siècle. À partir du début du ixe siècle, les Vikings prennent le relais et, après des incursions de pillards, occupent des établissements permanents sur la côte orientale, ici encore en dépit de résistances héroïques, dont le règne d' Alfred le Grand, entre 871 et 899, a été le théâtre le plus remarquable. En 1016, un souverain nordique, Canut, unifie Angleterre, Danemark et Norvège dans un grand ensemble qui suscite aujourd'hui les nostalgies de certains nationalistes écossais ! À partir de 1042, la rivalité est permanente entre ducs français de Normandie et rois scandinaves.

            On ne s'étonnera pas que les États aient connu alors une histoire particulièrement instable et divisée. On ne compte pas moins de sept royaumes au viiie siècle. Certains sont « unificateurs » : la Mercie du roi Offa dans le Sud-Est à la fin du viiie siècle, le Wessex du roi Ecgbert, à partir de 825, dont hérite Alfred, et le royaume de Canut, déjà mentionné. Les royaumes sont en principe électifs, du moins jusqu'au viiie siècle ; ils sont toujours dominés par une aristocratie guerrière, dont les membres plus notables siègent dans un « conseil des sages », ou Witenagemot, mais connaissent aussi, au bénéfice des hommes libres des villages, une autonomie judiciaire et fiscale remarquable. L'époque saxonne a vu naître les shires, confiés à des « comtes » et superposés aux hundreds et aux boroughs, toutes circonscriptions appelées à être pérennisées. Les souverains ont su conserver le droit au service militaire et à l'impôt, ils ont promulgué des lois et des codes qui se sont ajoutés aux coutumes, en particulier à l'époque alfrédienne. Nombre de découvertes archéologiques témoignent de la survivance de liens commerciaux avec le continent, et aussi de leur resserrement grâce aux envahisseurs scandinaves ; à la fin du xie siècle, quand le premier souverain normand fait procéder à un véritable recensement des richesses, le Domesday Book (1086), l'Angleterre est pourtant surtout rurale, peuplée encore d'un 1,5 million d'habitants dont 90 % de campagnards, bien peu de citadins (Londres aurait eu moins de 20 000 habitants) et aux densités surtout fortes dans le Sud ; la moitié du pays était rendue ou réservée aux friches, landes et forêts. Siècles de recul de la culture romaine, la période saxonne est pourtant celle d'une évangélisation neuve, dont témoignent les chroniques des moines Bède le Vénérable, à la fin du viie siècle, et, au début du ixe siècle, Asser, mort en 910 ; elle a été permise par les initiatives de Rome, mais aussi par l'ardeur des Irlandais saint Colomba et les moines d'Iona ; elle est triomphante à la fin du viiie siècle, où s'organisent les diocèses et se développent les grands foyers du monachisme bénédictin, confirmée grâce à l'action d'Alfred après une crise de paganisation liée aux invasions « danoises ». La langue saxonne, à côté du latin propagé par les gens d'Église, atteint à la dignité d'une langue de culture, dont l'intérêt apparaît dès le début du viiie siècle dans le grand poème anonyme en 3 000 vers Beowulf, long récit héroïque de la vie d'un « chasseur de monstres », mais surtout transcription[...]

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            Écrit par

            • : agrégé de l'Université, docteur en histoire, professeur de chaire supérieure au lycée Louis-le-Grand, Paris
            • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Royaume-Uni : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Royaume-Uni : drapeau

            Grande-Bretagne romaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Grande-Bretagne romaine

            Grande-Bretagne, 1000-1066 - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Grande-Bretagne, 1000-1066