ROYAUME-UNI Histoire
Nom officiel | Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (GB) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (depuis le 8 septembre 2022) |
Chef du gouvernement | Keir Starmer (depuis le 5 juillet 2024) |
Capitale | Londres |
Langues officielles | Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement) |
Le xviiie siècle
Le xviiie siècle ne constitue pas une unité et son étude est à prolonger jusqu'au début des années 1830, moment de l'achèvement d'une première phase de la révolution industrielle et, en 1832, de la grande réforme parlementaire.
Le régime politique
Le régime politique demeure relativement stable de 1714, date de l'avènement des Hanovre en vertu de l'Acte d'établissement de 1701, à cette victoire relative du courant « radical ». Entre-temps, les évolutions ont été « silencieuses », bien que souvent importantes.
George Ier et, à partir de 1727, George II ont vu leur légitimité contestée à l'occasion des deux grands soulèvements jacobites en faveur de « Jacques III », en 1715, et surtout en 1745, date d'une grande entreprise partie d' Écosse sous le commandement du prince Charles-Édouard (« Bonnie prince Charlie ») : la bataille de Culloden du 16 avril 1746, véritable « boucherie », permet au vainqueur, le duc de Cumberland, de mater définitivement les rebelles et ouvre la voie à la réduction du pouvoir des clans écossais.
Électeurs de Hanovre, les deux souverains, souvent inattentifs aux affaires britanniques, ont permis le développement du cabinet, dirigé de fait par le premier lord de la Trésorerie, Premier ministre sans le titre : Robert Walpole donne tout son lustre au nouveau système en exerçant le pouvoir de 1721 à 1742, souvent grâce à des manœuvres de corruption, parfois, sous George II, de 1727 à 1737, grâce à l'appui de la reine Caroline. Après lui, le plus éclatant est William Pitt l'Aîné, qui sert sous les ducs de Devonshire, puis de Newcastle, avec le titre de secrétaire d'État, mais exerce en fait la fonction de Premier ministre (1756-1761). Le Parlement, dominé par les clans familiaux, est renouvelé au moins tous les sept ans (depuis 1717) ; il représente surtout les propriétaires du sol, la moitié des députés au moins. La Chambre des communes, issue d'élections où l'argent joue le rôle majeur et où le corps électoral doit tout aux hasards de l'histoire, ne l'emporte toujours pas sur la Chambre des lords.
Sous George III, premier Hanovre réellement anglais, on assiste au réveil d'un vieux conflit d'autorité ; le souverain entend gouverner lui-même en s'appuyant sur des Premiers ministres à sa dévotion, John Stuart Bute, puis Frederick North. Les gouvernements usent sans vergogne d'une corruption que dénoncent, en 1769, les anonymes Lettres de Junius ; les plus fragiles des ennemis politiques, comme le journaliste John Wilkes, sont en butte aux persécutions les plus déterminées. L'autoritarisme s'exerce aussi bien à l'encontre des colons d'Amérique du Nord : leur révolution est dirigée expressément contre George III, et leurs succès scellent l'échec de la monarchie. À partir des années 1780, et surtout du premier ministère, en 1783, de William Pitt le Jeune, le souverain doit s'effacer ; la fin du siècle voit coïncider une majorité parlementaire et les orientations du gouvernement, sans que celui-ci soit responsable devant les Chambres. La maladie mentale de George, bien qu'à éclipses, renforce encore l'évolution, et aboutit en 1810 à la régence du prince de Galles.
Pour l'essentiel, on ne procède pourtant à aucune grande réforme. Le mouvement « radical » s'est développé dans les années 1770 parmi les amis de « Wilkes et [de] la liberté » ; il a trouvé son assise géographique dans le Yorkshire, son appui idéologique parmi des non-conformistes comme John Jebb, Robert Price, Joseph Priestley. Il use du droit ancestral à la pétition, demande une redistribution des sièges, la suppression des « branches pourries » du système qu'avait dénoncées Pitt en 1780 au sein de l'opposition (bourgs pourris, bourgs de poche), une extension du droit[...]
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Écrit par
- Bertrand LEMONNIER : agrégé de l'Université, docteur en histoire, professeur de chaire supérieure au lycée Louis-le-Grand, Paris
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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