ROYAUME-UNI Histoire
Nom officiel | Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (GB) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (depuis le 8 septembre 2022) |
Chef du gouvernement | Keir Starmer (depuis le 5 juillet 2024) |
Capitale | Londres |
Langues officielles | Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement) |
L'époque victorienne
L' époque victorienne couvre la plus grande partie du xixe siècle. La reine dont elle tient son nom est montée sur le trône en 1837, à l'âge de dix-huit ans, elle est morte en janvier 1901. Mariée en 1840 à Albert de Saxe-Cobourg, qui fournit ainsi à sa dynastie une nouvelle dénomination, elle ne se consola jamais d'un veuvage précoce, en 1861. Parmi ses neuf enfants, plusieurs épousèrent des princes ou princesses allemands et russes : elle devint la « grand-mère de l'Europe » et, plus précisément, celle de l'empereur Guillaume II après avoir été la belle-mère de l'empereur Frédéric III.
Cette vie familiale crée un modèle de vertu proposé à son époque aux Britanniques et qui contribua à sauver l'institution monarchique de l'opprobre moral suscité par des souverains précédents : en particulier George IV (1820-1830), l'ancien régent, connu depuis sa jeunesse pour sa vie dissolue et ses relations suspectes avec des favoris comme, vers 1817, « le beau Brummell ». Affrontée à un fort courant républicain en 1837, Victoria meurt dans l'affliction générale et fait bénéficier ses successeurs d'un loyalisme monarchique presque sans faille.
La démocratisation
Aimant son métier de reine et l'accomplissant avec une rare conscience et aussi une jalousie certaine, après la mort de son époux, à l'encontre de tout membre de sa famille, Victoria a su s'adapter aux exigences de son époque. À partir de 1841 et de la chute de Melbourne, ses Premiers ministres, à commencer par sir Robert Peel, sont choisis en fonction de la majorité au Parlement. Affirmé peu à peu, en fonction de la discipline croissante des partis au Parlement, et de la clarté des scrutins, le système parlementaire de la responsabilité ministérielle s'impose. La reine n'a pas non plus essayé de se mettre en travers de l'évolution vers la démocratie : en 1867, le droit de vote est accordé à des locataires de logement et non plus aux seuls propriétaires, ce qui donne à 1 million d'ouvriers une arme électorale : en 1884-1885, la majorité des hommes de vingt et un ans et plus (à l'exclusion des domestiques, des fils de famille vivant sous le toit de leurs parents, des non-résidents) sont admis aux urnes ; à quoi s'ajoutent les effets des réformes locales, la loi sur les municipalités de 1835 à présent appliquée, la loi de 1888 sur les conseils de comté élus, d'autres mesures dans les années 1890 sur des administrations de districts ou de paroisses. La Chambre des communes, recrutée de plus en plus selon un système plus équitable de répartition des sièges (on passe en 1885 à une quasi-généralisation du système uninominal à un tour après nouveau découpage des circonscriptions), s'impose comme la véritable représentante dans la nation, même si les lords ne perdent encore aucun droit théorique. Des lords que la reine « alimente » de plus en plus en nouveaux collègues désormais recrutés, à partir des années 1880-1890, aussi bien dans les milieux d'affaires que dans les groupes traditionnels d'anciens militaires, fonctionnaires, hommes de loi. Les chefs de parti ont pris de l'assurance en raison même de la qualité croissante de leurs organisations. Les deux principaux partis sont le Parti conservateur, héritier du tory en 1836, et le Parti libéral, qui adopte son nom en 1847 aux dépens du whig ; ils ont longtemps été des coteries soutenues par des clubs ou des associations locales ; ils tirent de la réforme de 1867 la conviction qu'ils doivent se constituer en puissantes « machines », avec des agents professionnels et des sections locales disciplinées. Les Premiers ministres qui commandent ces formations sont souvent de grande valeur, tout en ne personnalisant pas encore leur pouvoir à l'excès : en particulier Peel, qui se suicida politiquement en soutenant,[...]
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Écrit par
- Bertrand LEMONNIER : agrégé de l'Université, docteur en histoire, professeur de chaire supérieure au lycée Louis-le-Grand, Paris
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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