ROYAUME-UNI Histoire
Nom officiel | Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (GB) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (depuis le 8 septembre 2022) |
Chef du gouvernement | Keir Starmer (depuis le 5 juillet 2024) |
Capitale | Londres |
Langues officielles | Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement) |
Guerres et crises
De 1914 à 1945, la Grande-Bretagne est entrée dans l'âge de la guerre totale. La Grande Guerre avait déjà conduit au combat 5 millions de soldats, marins, aviateurs et entraîné une énorme mobilisation de main-d'œuvre et de moyens à l'intérieur ; la guerre de 1939-1945, aussi exigeante en combattants, a obligé à soumettre la population civile à des règles d'emploi et à des déplacements contraints de main-d'œuvre qui ont transformé la population active en une véritable armée du travail entre les mains d'un ministre, Ernest Bevin, qualifié de « dictateur du travail ». Les pertes humaines ont été considérables : 700 000 tués britanniques sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale (et plus de 200 000 soldats de l'Empire) ; plus de 400 000 morts au combat entre 1939 et 1945. Chiffres auxquels il convient à chaque fois d'ajouter des blessés graves, succombant parfois quelque temps après, et aussi, pour apprécier l'effet démographique, le déficit des naissances entraîné par la rupture de la vie familiale et les retards au mariage non compensés ; on avait ainsi estimé à 2 millions les pertes réelles en métropole de 1914-1918. Les ruines matérielles ont été fort lourdes. Le territoire britannique est relativement épargné pendant la Grande Guerre : il s'est agi alors des pertes en bateaux, du coût financier et de l'endettement, de l'épuisement de machines industrielles, de la disparition de marchés traditionnels, de l'impossibilité de récupérer certains avoirs et investissements, en particulier dans la Russie révolutionnaire. La Seconde Guerre mondiale, qui a connu les mêmes charges, leur a ajouté les énormes destructions provoquées par les bombardements et qu'on a estimées par exemple au tiers du parc des logements et à une proportion similaire des infrastructures ferroviaires ou industrielles. Appauvrissement relatif et déclin de puissance mondiale ne pouvaient que s'ensuivre, même si l'illusion impériale, dans l'entre-deux-guerres, et la victoire dans chacun des conflits ont retardé les prises de conscience. Même si, d'autre part, chaque guerre s'est accompagnée d'un énorme effort de création d'entreprises nouvelles, d'inventivité, et si on a assisté à de véritables bonds en avant technologiques dans les secteurs les plus neufs. Il convient aussi de souligner à cet endroit le traumatisme psychologique considérable, pour les individus comme pour la nation dans son entier, créé par la cruauté des événements et des deuils, et qu'a complété le désir de compensations de toutes sortes, de facilités nouvelles de vie après les guerres : d'une sécurité accrue pour les moins favorisés aux loisirs les plus diversifiés pour tous, dans un esprit de libération des mœurs et de reniement de vieilles valeurs que l'on considère dépassées.
Le bilan de la Grande Guerre
En 1918-1919, les pessimistes sont encore rares. La famille royale, qui a adopté en 1917 le nom de Windsor, est très populaire. Au pouvoir depuis la fin de 1916, David Lloyd George est à la tête d'une coalition parlementaire et gouvernementale regroupant les conservateurs et ceux des libéraux, fidèles à sa personne, qui ne reconnaissent plus la légitimité d'Asquith. En juillet 1918, on a modifié le régime en accordant enfin le droit de vote à tous les hommes de vingt et un ans et plus, ainsi qu'aux femmes à partir de trente ans. En décembre, le nouveau corps électoral, sous l'impression de la victoire, a fait un triomphe aux bénéficiaires de l'investiture de Lloyd George (coupon elections). Celui-ci, fort de l'appui de sa nation, a négocié à Versailles les meilleures conditions possibles de paix, obtenant des dépouilles coloniales allemandes une part considérable de l'ancien Moyen-Orient[...]
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Écrit par
- Bertrand LEMONNIER : agrégé de l'Université, docteur en histoire, professeur de chaire supérieure au lycée Louis-le-Grand, Paris
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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