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ROYAUME-UNI Histoire

Nom officiel

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (GB)

    Chef de l'État

    Le roi Charles III (depuis le 8 septembre 2022)

      Chef du gouvernement

      Keir Starmer (depuis le 5 juillet 2024)

        Capitale

        Londres

          Langues officielles

          Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement)

            L'ère des changements

            L'État-providence

            Entre 1945 et 1951, la première période de l'après-guerre coïncide avec une expérience socialiste. Portés au pouvoir, à leur grande surprise et à celle de presque tous les experts, par les élections de juillet, les travaillistes ont bénéficié, pour la première fois, de majorités absolues au Parlement et ont pu tenter d'appliquer un réel programme de gauche. Le même Premier ministre, Clement Attlee, a gouverné pendant toutes ces années, se comportant volontiers en chef d'une équipe dont les principaux membres se sont appelés Ernest Bevin (aux Affaires étrangères jusqu'en 1950), Aneurin Bevan (au Logement et à la Santé dans les premières années décisives), Hugh Dalton et Stafford Cripps (successivement aux Finances), Herbert Morrison, Hugh Gaitskell, étoile montante et dernier chancelier de l'Échiquier. Ils ont eu à définir la place du pays dans le système international, à affronter la première décolonisation, à prendre la mesure de la guerre froide à partir de 1947-1948, tout en s'efforçant de relever les ruines, de relancer l'économie et de réaliser des réformes économiques et sociales fondamentales. Tâches gigantesques qu'il n'a pas toujours été facile de concilier. Tâches menées dans le strict respect des institutions : les seules réformes dans ce domaine ont concerné les modalités électorales en 1948, au prix d'un accord entre les partis, et, en 1949, une nouvelle réduction du droit de veto des lords (désormais fixé à un an pour les lois non financières).

            La nationalisation d'une partie de l'appareil économique s'est imposée sans pourtant mettre en question l'appropriation privée des neuf dixièmes de l'appareil de production et d'échanges : la Banque d'Angleterre, et elle seule parmi les institutions bancaires, l'énergie (charbon-gaz-électricité), les transports ferroviaires, aériens et le réseau routier, les canaux sont passés sous contrôle de l'État après fixation de généreuses indemnités aux anciens propriétaires ou actionnaires, et pour des raisons économiques souvent évidentes ; seule la dernière nationalisation, celle de la sidérurgie en 1950, a paru « idéologique », compte tenu de la modernisation déjà accomplie dans ce secteur. Le dirigisme a, d'autre part, été imposé, des règlements et directives nombreux fixant des normes de production, de répartition des matières premières ou des quantités réservées à l'exportation notamment ; dans l'agriculture, des aides fort considérables du Trésor public ont garanti la prospérité des « fermiers » ; dans le cas du logement et de l'urbanisme, on a privilégié le rôle des autorités locales et, les entraves bureaucratiques aidant, on n'a guère pu achever plus de 200 000 logements par an vers 1950-1951. Les gains de productivité ont permis, la forte demande aidant, de ne pas souffrir de la dilution extrême des tâches dans certaines entreprises, source d'un suremploi, mais aussi condition du plein-emploi : le chômage a été réduit à des taux incompressibles de l'ordre de 1 à 1,5 %. Des grands pas en avant ont été accomplis dans la réalisation d'un certain nombre de réformes sociales majeures : service national de santé, voté en 1946, appliqué en juillet 1948, et qui, outre la rationalisation du réseau d'hôpitaux, entraîne la disparition de 95 % de la médecine libérale, mais aussi, pour le patient, la gratuité des soins, des médicaments, des prothèses et de tous les types d'appareillage ; assurances nationales (1946) qui couvrent tous les accidents de la vie, « du berceau à la tombe ». L'originalité de toutes les institutions nouvelles est qu'elles ne sont pas sélectives et que toutes les classes de la société en bénéficient également. Par[...]

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            Écrit par

            • : agrégé de l'Université, docteur en histoire, professeur de chaire supérieure au lycée Louis-le-Grand, Paris
            • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Royaume-Uni : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Royaume-Uni : drapeau

            Grande-Bretagne romaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Grande-Bretagne romaine

            Grande-Bretagne, 1000-1066 - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Grande-Bretagne, 1000-1066