RUBIALES
Les Rubiacées
Les Rubiacées (environ 500 genres et 6 000 espèces) sont réparties dans le monde entier. En France, elles sont toutes herbacées (6 genres et 61 espèces, dont de nombreux gaillets : Galium, les aspérules, la garance, mais la famille est surtout tropicale avec une majorité d'arbustes (Coffea, Tricalysia, Psychotria). Les arbres comme le quinquina (Cinchona) ainsi que les lianes ligneuses ou herbacées sont bien représentés ; on rencontre quelques épiphytes remarquables : Hillia, Hydnophytum, Myrmecodia.
Caractères généraux
Les feuilles sont opposées-décussées, parfois verticillées, simples et entières, parfois anisophylles (inégales sur un même nœud), pétiolées, à nervures pennées. Les stipules sont insérées sur le rameau, séparément ou jumelées (interpétiolaires), effilées ou foliacées, parfois soudées et tubuleuses. Les fleurs solitaires ( gardénia) se groupent plus souvent en inflorescences, pauciflores ou multiflores, en cymes, panicules, grappes de cymes, corymbes, formant parfois des bouquets sphériques (Bouvardia, Ixora) ou des capitules sphériques (Nauclea, Morinda, Mitragyne). Elles sont souvent pentamères, parfois tétramères ou pléiomères (Neorosea ; certains Coffea ou Rothmannia), rarement zygomorphes. Elles sont hermaphrodites, parfois unisexuées ou hétérostylées (un sexe prédominant, l'autre réduit ou atrophié). Le calice peut se doubler d'un calicule ou comporter un sépale développé de couleur attractive (Pogonopus, Pinckneya, Mussaenda), ou être extrêmement réduit. La corolle à préfloraison valvaire ou tordue, rarement quinconciale, constitue un tube parfois court (Galium), souvent long, dépassant 20 cm chez certains Gardéniées. Les étamines, en nombre égal à celui des lobes pétalaires, sont insérées entre ceux-ci et soudées par leur filet au tube ; les anthères sessiles et incluses, ou exsertes à filet et longueur variable, basifixes ou dorsifixes, parfois sagittées, bilocellées, exceptionnellement multilocellées, s'ouvrent par des fentes de déhiscence longitudinales, et très rarement par des pores apicaux (Argostemma). Le pollen est à trois pores, plus rarement sans pores apparents (Rubia), tétraédrique (Oxyanthus, Gardenia), ou à nombreux sillons (Spermacoceae).
L'ovaire infère, supère dans quelques genres (Pagamea, Gaerthnera), comporte généralement deux loges par affrontement et soudure, ou coalescence axiale, de deux placentas opposés. Ces derniers peuvent être incomplètement soudés (Oxyanthus), les loges étant alors plus ou moins confluentes, ou courts et pariétaux (Gardenia), l'ovaire étant alors uniloculaire. Les loges sont parfois en plus grand nombre (5 ches Sabicea, 12 chez Lasianthus). Le nombre des ovules dans chaque loge varie de un à plus de trois cents. Les fruits sont très divers, secs ou charnus. Les graines, habituellement albuminées, ont une morphologie variée ; elles sont ailées chez les Cinchonées.
Évolution
Une tentative de classification phylétique accorde une place importante à la présence de cristaux d'oxalate de calcium, ou raphides, dans différentes parties des plantes chez certains genres ; cependant, ces cristaux paraissent plutôt être l'indice d'une surévolution parallèle issue de groupes distincts déjà diversifiés. Cette classification diviserait les Rubiacées en trois sous-familles : les Rubioïdées contenant des raphides, les Cinchonoïdées sans raphides, les Guettardoïdées sans raphides mais à graines exalbuminées.
L'ancienne interprétation de l'évolution de la famille reste cependant valable dans ses grandes lignes ; elle distingue deux sous-familles : les Cinchonoïdées et les Cofféoidées.
Les Cinchonoïdées, essentiellement ligneuses, se caractérisent par les loges ovariennes multiovulées ; toutefois, dans la tribu la plus primitive, celle des Gardéniées, on trouve certains genres[...]
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Écrit par
- Nicolas HALLÉ : maître de conférences, sous-directeur au laboratoire de phanérogamie du Muséum national d'histoire naturelle
Classification
Médias
Autres références
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GARANCE
- Écrit par Stanislas de CHAWLOWSKI
- 185 mots
Plante grimpante de la famille des rubiacées. La garance (Rubia tinctorum) a été utilisée depuis l'Antiquité comme source de teinture rouge.
En 1823, Kuhlmann réussit à séparer un « principe cristallisé » à partir de la racine de Rubia tinctorum. Robiquet et Colin isolèrent des...
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VALÉRIANE
- Écrit par Pierre LIEUTAGHI
- 220 mots
Les Latins employaient déjà des valérianes méditerranéennes, mais les propriétés antispasmodiques de la valériane officinale (Valeriana officinalis L. ; valérianacées) n'ont été révélées qu'en 1522 par le Napolitain Fabius Columa (il s'était guéri de l'épilepsie par son usage). La racine...