RUBIS
Les rubis d'antan
Symbole de victoire, d'amour et de foi, assurant à son possesseur de conquérir terres et châteaux, le rubis a longtemps été réservé aux hommes : sa valeur en fit l'apanage des rois, empereurs, sultans et maharadjahs. Ainsi, Charles le Téméraire (1433-1477), duc de Bourgogne, portait accroché à son couvre-chef un chapelet de rubis d'une valeur inestimable, censé le protéger des blessures durant les combats. Il le perdit en 1476 pendant la bataille de Granson qui l'opposait aux Suisses ; on retrouva le chapelet couvert de boue, mais sans les précieux rubis. Il mourut l'année suivante en combattant le duc de Lorraine.
Les princes des Indes possédaient un grand nombre de rubis, à l'instar du maharadjah d'Hyderābād, Nizām al-Mulk, dont le trône en or massif était orné d'une centaine de rubis de 100 à 200 carats chacun (pour les pierres précieuses, un carat équivaut à 0,20 g). Mais le plus gros rubis connu du monde est celui qui orne le centre de la couronne de Catherine II de Russie ; d'un poids de près de 400 carats, il fut offert par Gustave de Suède pour le sacre de la tsarine. Ce joyau est aujourd'hui exposé au palais des Armures à Moscou. Parmi les autres rubis célèbres, on peut citer le rubis Edwardes (176 carats) qui se trouve au British Museum de Londres, le rubis Rossver Reeves (139 carats), en cabochon, exposé à la Smithsonian Institution de Washington et le rubis De Long (100 carats), montrant une belle figure d'astérisme, conservé à l'American Museum of Natural History à New York. Les rubis des joyaux de la couronne de France furent dérobés lors du cambriolage du Garde-Meuble national en 1792 ou vendus aux enchères en 1887 par le gouvernement de la IIIe République.
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Écrit par
- Yves GAUTIER
: docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection
La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015
Classification
Médias
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