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VAN DANTZIG RUDI (1933-2012)

Danseur et chorégraphe néerlandais, Rudi Van Dantzig créa plus de cinquante ballets, principalement pour le Ballet national néerlandais (Het Nationale Ballet), dont il fut le directeur artistique pendant plus de vingt ans. Ses œuvres abordaient souvent des thèmes provocateurs, présentant un contenu psychologique sombre sur une chorégraphie moderne et expressionniste. Son chef-d'œuvre, Monument voor een gestorven jongen (1965, Monument for a Dead Boy), explore ainsi la tragédie d'un jeune homosexuel se heurtant à l'intolérance du monde.

Rudi Van Dantzig naît le 4 août 1933 à Amsterdam, dans une famille communiste dont il gardera une aspiration à la justice sociale qui apparaîtra dans ses œuvres. Il prétend avoir décidé d'étudier la danse après avoir vu près de cinquante fois le film The Red Shoes (1948, Les Chaussons rouges) de Michael Powell et d'Emeric Pressburger. Il a alors seize ans, un âge déjà avancé pour s'initier à la danse. Confrontée à la pénurie de danseurs masculins dans l'Europe d'après guerre, Sonia Gaskell, chorégraphe et pédagogue russe installée à Amsterdam depuis 1939, l'invite alors à rejoindre en 1952 sa compagnie, The Ballet Recital Company, embryon du futur Ballet national néerlandais. Van Dantzig étudie peu après la chorégraphie, faisant ses premières armes avec Nachteiland (ou Night Island, sur une musique de Debussy, 1955). Le ballet Monument for a Dead Boy, dont le rôle principal était tenu par le danseur Toer Van Schayk – ami de Dantzig et concepteur des décors –, attire l'attention de Rudolf Noureev. Ce dernier demande alors à Dantzig d'interpréter le rôle et lui commande par la suite d'autres ballets.

En 1968, Rudi Van Dantzig succède à Sonia Gaskell à la direction artistique du Ballet national néerlandais – qu'il partage avec Robert Kaesen jusqu'en 1970 puis avec Benjamin Harkavy jusqu'en 1971. À partir de cette date, il devient directeur à part entière jusqu'en 1991. Durant cette période, il reprend des œuvres du répertoire, comme Roméo et Juliette (de Prokofiev, 1967) et Le Lac des cygnes (de Tchaïkovski, 1988), mais se consacre surtout à des créations reposant sur des musiques du xxe siècle. C'est le cas de Vier letzte Lieder (sur les Quatre Derniers Lieder de Richard Strauss, 1977), Gesang der Jünglinge (sur le chant éponyme de Stockhausen, 1977) ou encore Moments (sur les Six Bagatelles pour quatuor cordes et les Cinq Pièces pour orchestre de Webern, 1968).

Rudi Van Dantzig était également un écrivain reconnu. Il a signé plusieurs ouvrages, notamment un roman autobiographique relatant son enfance pendant la guerre, Voor een verloren soldaat (1986, « Pour un soldat perdu », adapté au cinéma en 1992), et une biographie sur Noureev, Remembering Nureyev : the Trail of a Comet, en 1993 (« La Trace d'une comète »). Il a également écrit des ouvrages de fiction. Rudi Van Dantzig est mort le 19 janvier 2012 à Amsterdam.

— Melinda C. SHEPHERD

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