RUMINATIONS MENTALES, psychologie
Différents modes de rumination
Les ruminations ne sont pas systématiquement associées à des conséquences négatives ou des troubles psychologiques. Selon la théorie des modes de traitement, les conséquences, positives ou négatives, des ruminations dépendent du mode de pensée qui sous-tend les ruminations. Certaines ruminations sont sous-tendues par un mode concret de pensée. Dans ce mode, l’attention est centrée sur l’instant présent et sur la manière dont les choses se déroulent moment par moment (en se posant la question du « comment »). Ces ruminations s’apparentent à de la réflexion ou des pensées liées à de la résolution de problème.
D’autres ruminations sont sous-tendues par un mode abstrait de pensée. Dans ce mode, l’attention est centrée sur l’analyse de causes, des conséquences et de la signification d’un état ou d’une situation (en se posant la question du « pourquoi »). Les ruminations reflètent un mode abstrait, décontextualisé et évaluatif. Ces ruminations ne sont pas centrées sur le présent, mais plutôt sur le passé et le futur. C’est le mode de pensée abstrait, en combinaison avec une humeur négative, qui est associé aux conséquences négatives de la rumination.
Les ruminations sur un mode abstrait présentent des caractéristiques communes avec d’autres phénomènes décrits par l’expression « pensées répétitives ». Ces pensées répétitives sont généralement des pensées abstraites, passives et (ou) relativement incontrôlables, et centrées sur un contenu négatif. C’est le cas des préoccupations anxieuses, appelées aussi « inquiétudes ». Une des différences majeures entre les ruminations dépressives et les préoccupations anxieuses réside dans le fait que les ruminations dépressives sont généralement centrées sur le passé et sur des thèmes de perte, tandis que les préoccupations anxieuses sont centrées sur des situations futures et des thèmes de menace.
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Écrit par
- Céline BAEYENS : maître de conférences en psychologie
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