CHAPÍ Y LORENTE RUPERTO (1851-1909)
Musicien espagnol, dont le talent dépasse celui de ses contemporains (Valverde, Chueca, Jiménez, Caballero). Dès l'âge de douze ans, Chapí dirigeait l'harmonie de sa ville natale, Villena (province d'Alicante). À seize ans, il fut l'élève de J. Emilio Arrieta, professeur de la classe de composition au conservatoire de Madrid. Il fut chef de musique militaire, puis se rendit à Rome, muni d'une bourse décernée par l'Académie espagnole des beaux-arts. De retour en Espagne, il se consacra à la composition et écrivit plus de cent soixante zarzuelas grandes (sortes d'opéras-comiques), à l'instar de ses contemporains : La Tempestad (1882), El Rey que rabió (1891), Curro Vargas (1899) et des pièces du género chico (sorte de zarzuela en un acte), La Czarina, El Tambor de granaderos (1894), El Puñado de rosas, notamment. Ses opéras (de Circé, 1901, à Margarita la tornera, 1909) marquent nettement la rupture avec l'influence italienne.
L'art de Chapí est spirituel, plein de bonne humeur, dans un esprit que n'aurait pas désavoué Chabrier, même si parfois il verse dans la facilité. Comme Tomás Bretón, Chapí écrivit de la musique de chambre (Quatuors) et de la musique symphonique (Suites), d'un romantisme pittoresque qui empruntait à l'esprit mendelssohnien quelque peu affadi par trop d'hispanismes. Sa page symphonique intitulée Fantasía morisca est fort agréable et sa légende symphonique Los Gnomos de la Alhambra fait montre d'un pittoresque enjoué, parfois caustique. Il a laissé en outre un oratorioLos Ángeles et un Veni Creator.
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
Classification
Autres références
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ESPAGNE (Arts et culture) - La musique
- Écrit par Luis CAMPODÓNICO et Pierre-Paul LACAS
- 5 573 mots
- 4 médias
...rares chefs-d'œuvre du genre ; le charme du texte, l'habileté du livret et la qualité musicale font de La Verbena de la paloma de Tomás Bretón (1894), de La Revoltosa de Ruperto Chapí et d’Agua, azucarillos y aguardiente de Federico Chueca (toutes deux de 1897), des exceptions sans lendemain.