RUSSIE (Arts et culture) La musique
Chants sacrés
L'influence des chants d'église sur les compositeurs russes, surtout sur Glinka et Moussorgski, a été aussi considérable que celle des chants popuplaires. Ces chants sont originaires des régions de Kiev et de Novgorod – les plus évoluées de l'ancienne Russie –, et la musique populaire a joué un rôle très important dans leur composition. Ils ont toujours été exécutés a capella, afin que la seule voix des fidèles monte vers le Seigneur (mais aussi parce que tous les instruments de musique, rendus suspects par leurs origines païennes, étaient considérés comme « maudits » : on en fit régulièrement des autodafés, jusque sous le règne d'Alexéï Mikhaïlovich, le père de Pierre le Grand !). Leurs lointaines origines gréco-syriennes sont les mêmes que celles des chants grégoriens, mais ils ne sont parvenus en Russie qu'après avoir traversé la Bulgarie de Siméon le Grand et subi de notables modifications. On y compte huit modes, adaptés aux exigences du calendrier ecclésiastique et passablement hybrides, dont les équivalents très approximatifs pourraient être le phrygien, le lydien, le myxolydien, le dorien, l'hypophrygien, l'hypolydien, l'hypomyxolydien et l'hypodorien. Ils se distinguent en principe des chants populaires en ce sens que ces derniers, comme on l'a fait remarquer, se fondent sur trois gammes différentes de quatre tons, tandis que les chants d'église répètent trois fois les mêmes intervalles (sol, la, si, do – do, ré, mi, fa – fa, sol, la, si) et utilisent dix degrés au lieu de sept.
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Écrit par
- Michel-Rostislav HOFMANN : membre de la Société des gens de lettres et de l'Académie Charles-Cros
Classification
Médias