- 1. Débuts d'un État
- 2. La Moscovie : du morcellement féodal à l'État centralisé
- 3. Le siècle de l'expansion sibérienne
- 4. La vieille Russie du XVIIe siècle
- 5. La Russie des despotes éclairés, grand État européen
- 6. Précapitalisme et réformes
- 7. L'industrialisation, la conquête des marchés asiatiques
- 8. Crises et première révolution
- 9. Les contradictions de la monarchie constitutionnelle
- 10. La Première Guerre mondiale
- 11. De la R.S.F.S.R. à la fédération de Russie
- 12. Bibliographie
RUSSIE (Le territoire et les hommes) Histoire
La Première Guerre mondiale
Les défaites de 1905 arrêtèrent l'expansion russe en Asie et affaiblirent son influence au Moyen-Orient où elle se heurtait à l'Angleterre. Devenue le brillant second dans l'alliance franco-russe (alors qu'elle en était l'élément majeur de 1893), elle se rallia à l'entente franco-anglaise et signa avec l'Angleterre la convention du 18 août 1907 qui faisait entrer l'Afghanistan et l'Iran méridional dans la zone d'influence de cette dernière. Dans les Balkans, elle ne put enrayer la pénétration austro-allemande et fut obligée de reconnaître en 1909 l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie. En août 1911, elle signa avec l'Allemagne la convention de Potsdam par laquelle elle s'engageait à ne pas s'opposer au projet de construction du chemin de fer de Bagdad, prolongé par une voie allant de la frontière irano-turque à Téhéran ; en contrepartie, l'Allemagne reconnaissait son influence dans l'Iran septentrional. Les guerres balkaniques de 1912-1913, aboutissant à la défaite des Turcs, mais opposant entre elles les nations victorieuses et les États européens pour le règlement diplomatique du partage des territoires conquis, allaient renforcer la pression autrichienne sur les Balkans et, à la suite de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo (28 juin 1914), conduire à la Première Guerre mondiale.
Celle-ci dont on pensait qu'elle serait courte, se prolongea et mit la Russie, incapable de soutenir économiquement une longue épreuve, en un état de crise d'où sortit la révolution de 1917. Après la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie (1er août 1914), puis celle de l'Autriche (7 août 1914), les troupes russes connurent des succès rapides, en Prusse orientale et en Galicie, et contre les Turcs au Caucase (automne 1914, printemps 1915). Mais la situation changea bientôt en raison des difficultés d'adaptation à une économie de guerre moderne qui, organisée en 1916 seulement, ne put répondre aux besoins. En mai 1915, les armées russes avaient dû reculer et, pendant l'hiver 1915-1916, le front se stabilisa sur une ligne nord-sud qui, le long de la Douna (Duna) de l'Ouest, rejoignait le haut Dniestr (Dnestr). À l'arrière, la situation intérieure se dégradait ; les grèves se multipliaient dans les usines (plus d'un million de grévistes en 1916), ainsi que les accrochages avec la police. Ces défaites renforcèrent à la Douma l'opposition de la bourgeoisie. Celle-ci, jouant un rôle accru dans les comités d'organisation industrielle et commerciale, accédait déjà au pouvoir politique. Les mesures de mobilisation provoquaient en 1916 une terrible révolte au Kazakhstan. La faiblesse du gouvernement et le discrédit du tsarisme expliquent la gravité des événements de février 1917 qui entraînèrent la chute du régime et l'instauration du socialisme marxiste dans l'Union des républiques socialistes soviétiques, au sein de laquelle la Russie devint la République socialiste fédérative soviétique de Russie (R.S.F.S.R.) La période soviétique (1917-1991) est traitée dans l'article U.R.S.S.
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Écrit par
- Michel LESAGE : professeur à l'université de Paris-I, directeur de l'Institut de recherches comparatives sur les institutions et le droit du C.N.R.S.
- Roger PORTAL : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
Classification
Médias