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RUSSIE (Le territoire et les hommes) La Fédération de Russie

Nom officiel

Fédération de Russie (RU)

    Chef de l'État

    Vladimir Poutine (depuis le 7 mai 2012)

      Chef du gouvernement

      Mikhaïl Michoustine (depuis le 16 janvier 2020)

        Capitale

        Moscou

          Langue officielle

          Russe

            La Russie restaurée

            À la fin des années 1990, la faiblesse et les manigances du pouvoir central, ainsi que son incapacité à assurer la prospérité contribuent à déconsidérer la démocratie aux yeux d'une société qui refuse sa confiance aux nouvelles institutions, ce qu'elle manifeste notamment en pratiquant l'abstention électorale et l'évasion fiscale. Le discrédit qui pèse sur le pouvoir eltsinien, aggravé par une grave crise financière, explique a contrario le soutien au nouveau président, Vladimir Poutine, alors que l'Occident parle de dérive autoritaire.

            Le redressement paradoxal : la crise financière de 1998

            Incapables d'assurer la collecte fiscale, les autorités fédérales recourent de plus en plus au mirage des bons du Trésor, ouvert désormais aux intervenants extérieurs. Cette pyramide financière s'effondre en août 1998 : le gouvernement décrète le défaut de paiement sur la dette publique interne qui s'élève à 11,6 milliards de dollars, un moratoire sur la dette extérieure et la dévaluation du rouble.

            La panique est grande. De nombreux petits épargnants se voient spoliés de leurs dépôts bancaires et la classe moyenne émergente est déclarée mourante. En fait, la catastrophe s'éloigne rapidement et les effets vertueux de cette crise se font bientôt sentir. La bulle spéculative a éclaté et les acteurs économiques se tournent avec d'autant plus d'énergie vers les activités de production que l'effondrement du rouble stoppe les importations de biens de consommation, auxquels les produits domestiques vont pouvoir désormais se substituer. La chute de la production industrielle est enfin arrêtée ; la Russie renoue avec la croissance. La logique des oligarques change : le partage des richesses étant plus ou moins achevé, la priorité va désormais à la protection du patrimoine ; la notion de règle s'en trouve valorisée. Ils sont donc prêts à favoriser la promotion d'un président capable de ramener un peu d'ordre.

            La démocratie paradoxale : la « dictature de la loi »

            La fin de l'ère Eltsine

            À la fin des années 1990, l'État est tenu pour responsable des désordres qui règnent en Russie. La société est lasse du bras de fer continuel entre les pouvoirs exécutif et législatif, qui se double désormais d'une valse des Premiers ministres (cinq se succèdent en deux ans). Le renvoi, le 23 mars 1998, du Premier ministre Victor Tchernomyrdine, en poste depuis 1992, suscite une première escarmouche. La nomination de son successeur, le très jeune Sergueï Kirienko (35 ans) est rejetée deux fois par la Douma, qui finit par l'accepter, voulant éviter la dissolution dont la possibilité s'offrait à l'exécutif après un troisième refus. Lui succède, après la crise financière de l'été et un éphémère retour de Victor Tchernomyrdine, Evgueni Primakov qui forme un gouvernement d'union nationale avec plusieurs communistes aux postes clés, dont Iouri Maslioukov, ancien patron du Gosplan soviétique. L'engouement général pour l'ancien « chef espion » qui, pendant huit mois, va poursuivre une politique de rigueur financière avec le soutien d'un Parlement communiste met en avant les paradoxes des mutations et préfigure l'évolution ultérieure. Certains députés de la Douma lancent une tentative de destitution de Boris Eltsine, justifiée par cinq chefs d'accusation qui illustrent les griefs accumulés : la dissolution de l'URSS, la guerre de Tchétchénie, la destruction de la puissance militaire russe, l'assaut contre le Parlement en 1993 et le génocide du peuple russe. Cependant, après l'échec de l'impeachment et le limogeage de Primakov, une nouvelle fois la Douma finit par accepter le nouveau Premier ministre, Sergueï Stepachine, qui ne restera que trois mois en fonction.[...]

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            Écrit par

            • : professeure émérite en civilisation russe à Sorbonne-université
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Russie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Russie : carte administrative

            Russie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Russie : drapeau

            Boris Eltsine au moment du putsch de 1991 - crédits : S. Anipchenko/ Slava Katamidze Collection/ Getty Images

            Boris Eltsine au moment du putsch de 1991