RYTHME IRRATIONNEL
On qualifie de rythme irrationnel tout rythme dont les divisions diffèrent du nombre de temps de la mesure qui les accueille. Ainsi en est-il d'un quintolet de noires dans une mesure à 4/4 – cinq noires devant alors être jouées pendant le temps de quatre –, d'un quartolet de croches dans une mesure à 3/8 – quatre croches à jouer dans le temps de trois... Mais un rythme irrationnel peut être bien plus complexe lorsqu'il se subdivise lui-même, comme dans le cas d'un septolet divisé par 9. Une telle figure rythmique irrégulière est symbolisée par une fraction (7 :9, dans ce dernier exemple) écrite au-dessus ou au-dessous des notes à qui elle est attribuée. L'irrationalité rythmique se calcule donc en fait de façon rationnelle...
Les rythmes irrationnels ne sont pas nouveaux et le plus célèbre d'entre eux demeure le « trois pour deux » du triolet, trois notes devant être jouées dans le temps de deux. Célèbres aussi sont les combinaisons de « trois sur deux » (chez Claude Debussy), celles d'irrationnels sur irrationnels d'André Jolivet (inaugurées dans Mana, pour piano, 1935) et leur systématisation par Karlheinz Stockhausen (Klavierstücke I-IV, 1952-1953) ou Brian Ferneyhough.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain FÉRON : compositeur, critique, musicologue, producteur de radio
Classification