- 1. Caractérisation et propriétés fondamentales des rythmes biologiques
- 2. Les rythmes animaux et l'adaptation de l'organisme au milieu
- 3. Les horloges biologiques et les mécanismes de l'organisation temporelle des animaux
- 4. Les rythmes biologiques chez les végétaux
- 5. Chronobiologie appliquée à la biologie humaine et à la médecine
- 6. Bibliographie
RYTHMES BIOLOGIQUES ou BIORYTHMES
Chronobiologie appliquée à la biologie humaine et à la médecine
Changements d'horaires de travail (travail posté ou en quarts) ; vols transméridiens
La vie moderne peut exposer l'homme aux effets des manipulations de ses synchroniseurs ; c'est ce qui se passe dans le travail de nuit (avec repos et sommeil de jour) comportant une rotation des équipes. On dit encore travail posté, travail en quart, travail en équipes alternantes, etc. Ce type de contraintes horaires intéressait, en 1981, un million de travailleurs en France. Des estimations donnaient sensiblement le même chiffre pour la R.F.A. ou pour l'Italie. C'est aussi ce qui se passe pour les voyageurs, les pilotes et le personnel navigant qui franchissent au moins cinq fuseaux horaires ; ils subissent eux aussi une manipulation des synchroniseurs. Nous précisons ce point, car un déphasage de moins de cinq heures n'est habituellement pas suivi d'effets suffisamment importants pour poser un problème biologique. Ainsi, de nombreuses personnes sont exposées à être désynchronisées. C'est le cas d'un voyageur qui vole de Paris à New York par exemple ; lorsqu'il arrive à destination, toutes les horloges biologiques (ou oscillateurs) de son organisme sont à l'heure de Paris, alors qu'il a déjà mis sa montre à l'heure de New York en l'avançant de six heures. Mais les oscillateurs biologiques appartiennent à la structure temporelle de notre organisme ; ils n'obéissent pas immédiatement à un ordre ou à un signal externe comme une montre que l'on remet à l'heure. Les horloges biologiques du voyageur vont donc exiger un certain temps pour s'ajuster de l'heure de Paris à l'heure de New York. La durée de l'ajustement (ou sa vitesse) peut se mesurer en prenant pour référence l' acrophase d'une variable. On peut ainsi savoir combien de jours doivent s'écouler pour que, dans l'échelle des vingt-quatre heures, une acrophase retrouve, à New York, la position (l'heure) qu'elle avait à Paris. L'ajustement du rythme considéré est alors complet. Mais ce qui complique le problème est que tous les rythmes ne s'ajustent pas simultanément. Il en résulte une désynchronisation interne transitoire (les changements de phase et de période peuvent différer d'un oscillateur à l'autre).
On sait aujourd'hui que :
1. Pour un sujet donné, la vitesse de l'ajustement au nouvel horaire diffère d'une variable physiologique à l'autre. Ainsi, l'ajustement du rythme activité/repos peut se faire en deux à trois jours ; celui de la température peut demander une semaine et celui de l'activité corticosurrénalienne, plus longtemps encore.
2. Pour une variable physiologique donnée, la vitesse de l'ajustement diffère d'un sujet à l'autre. Ainsi, l'ajustement du rythme thermique, après un changement de phase de huit heures, peut se faire en vingt-quatre heures chez certains sujets et en sept jours et plus chez d'autres sujets.
3. La vitesse de l'ajustement dépend aussi du sens de la manipulation du synchroniseur. Ainsi, en règle générale, le rythme thermique d'un sujet se resynchronise plus vite après un vol de Paris à New York (retard de phase du synchroniseur) qu'après un vol de New York à Paris (avance de phase du synchroniseur).
4. Certaines personnes tolèrent parfaitement, toute leur vie, le travail posté. D'autres, au contraire, souffrent de ces manipulations des synchroniseurs. Des recherches actives sont actuellement poursuivies dans le but de mieux connaître les raisons de ces différences interindividuelles de tolérance. Il semble qu'une mauvaise tolérance soit associée à une désynchronisation interne de plusieurs rythmes.
D'un point de vue pratique, des faits fondés sur des expériences de chronobiologie méritent[...]
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Écrit par
- Catherine BLAIS : maître de conférences à l'École normale supérieure
- René LAFONT : professeur des Universités
- Bernard MILLET : docteur ès sciences, professeur à l'université de Franche-Comté, Besançon
- Alain REINBERG : docteur ès sciences, docteur en médecine, ancien directeur de recherche au C.N.R.S., directeur de recherche de l'unité de chronobiologie de la fondation A. de Rothschild
Classification
Médias
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