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WEISS SABINE (1924-2021)

Sabine Weiss, photographe d’origine suisse naturalisée française, est née le 23 juillet 1924 dans la commune de Saint-Gingolph.

Deuxième fille de Louis Weber, ingénieur chimiste et de Sonia Mechling, Sabine Weber suit sa famille à Genève où elle commence sa scolarité. Son intérêt pour la photographie lui vient à l'âge de onze ans quand elle acquiert son premier appareil avec ses économies, encouragée par son père qui l'initie au développement. Sensibilisée à l’art par une mère cultivée qui l'emmène visiter les expositions de peinture et les églises, Sabine Weber, adolescente, ne montre guère d'attrait pour les études et décide de travailler au pair dans une famille de Thalwil, en Suisse allemande. L'expérience dure une année jusqu'à ce que, désireuse de faire de la photographie son métier, elle obtienne une place d'apprentie au sein de l'atelier de Paul Boissonnas, à Genève. Les trois années partagées entre les menues tâches de l'entreprise et la maîtrise des diverses techniques seront sanctionnées par l'obtention d'un certificat de capacité de photographie.

<em>Jardin du Luxembourg, Paris</em>, S. Weiss - crédits : Sabine Weiss

Jardin du Luxembourg, Paris, S. Weiss

Sabine Weber décide en 1944 de prendre son autonomie en ouvrant son propre atelier consacré au portrait et à la publicité. En 1946, elle quitte Genève pour Paris, recommandée auprès du photographe de mode Willy Maywald avec qui elle travaillera trois ans. Sabine Weber épouse en 1950 le peintre américain Hugh Weiss. Le couple, qui aura une petite Marion en 1964, fait atelier commun dans le quartier parisien de la Porte de Saint-Cloud. C’est là que Sabine Weiss réalise des commandes dans des secteurs aussi divers que la publicité alimentaire, la communication de grands magasins, l'architecture monumentale ou le portrait. Ses rares loisirs lui permettent de conduire une recherche d'auteur orientée d'abord vers la proche périphérie de Paris telle qu'elle renaît après guerre, en privilégiant notamment l'univers de l'enfance et de la jeunesse. Ces images intéressent Michel de Brunhoff qui lui propose en 1952 un contrat de photographe pour le magazine Vogue. Sabine Weiss intègre la même année la jeune agence Rapho, rejoignant des aînés nommés Robert Doisneau et Willy Ronis. Dès lors, son activité particulièrement dense se partage entre les pages commerciales, les portraits de célébrités et une recherche personnelle, esthétique et sensible, qui privilégie le monde de l'enfance et les atmosphères de la rue. L'année 1953 marque un début de notoriété avec deux publications, dans le numéro d'avril de la revue suisse trilingue Camera et en novembre dans US Camera. L'année suivante, trois institutions américaines exposent Sabine Weiss : l’Art Institute of Chicago, la Limelight Gallery de New York et le Walker Art Center de Minneapolis ; en 1955, Edward Steichen intègre trois de ses images dans son exposition itinérante The Family of Man.

Régulièrement sollicitée par les secteurs de la publicité et de l'illustration imposant l'emploi de la couleur, Sabine Weiss bénéficie de la reconnaissance de son travail en noir et blanc des décennies 1950 et 1960. Sa vision originale, qui dépasse le genre « humaniste » auquel on la réduit trop souvent, est célébrée en 1980 dans l'élan de la première édition du « Mois de la photo » à Paris avec l'exposition Sabine Weiss – Photographies 1950-1980 proposée par la galerie Viviane-Esders. Deux monographies, Intimes Convictions (Contrejour, 1989) et Sabine Weiss (La Martinière, 2003) consacrent un travail d'auteur célébré par une suite de rétrospectives en France et à l'étranger. En 2020, trois ans après le don de ses archives au musée Photo Élysée de Lausanne, Sabine Weiss reçoit le prix Women in Motion remis par le groupe Kering pour l’ensemble de sa carrière et, à l'été 2021, les Rencontres de la photographie[...]

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<em>Jardin du Luxembourg, Paris</em>, S. Weiss - crédits : Sabine Weiss

Jardin du Luxembourg, Paris, S. Weiss