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SACERDOCE

Le sacerdoce dans les anciennes religions

La religion assyro-babylonienne

Dans les temps les plus anciens du monde assyro-babylonien, le roi était le prêtre suprême qui assurait le lien entre les dieux et les hommes. Par la suite, la monarchie ayant à assumer d'autres charges, une séparation s'esquissa entre le pouvoir séculier et le pouvoir rituel, séparation qui conféra au grand prêtre du temple important de Marduk un rôle politique étendu.

Les prêtres étaient répartis en trente ordres hiérarchisés. Bien que leur charge fût assez souvent héréditaire, ils devaient être exempts de défauts physiques, versés dans la connaissance de la langue liturgique de Sumer, capables d'écrire et régulièrement initiés. Le groupe sacerdotal jouissant du plus haut prestige était celui des devins (Baru), qui lisaient l'avenir dans les astres, les rêves, les présages, les entrailles d'animaux immolés. Les exorcistes avaient pour fonction de faire disparaître les impuretés rituelles, de guérir les malades, de chasser les démons. Signalons, outre l'existence d'un autre groupe intéressant, celui des prêtres-chantres, le fait que certains prêtres d'Ishtar étaient castrés. Les prêtresses étaient réparties en vingt ordres différents. À Ur, la grande prêtresse de Sîn, le dieu lunaire, était une princesse et était regardée comme étant l'épouse de celui-ci. Les prêtresses étaient astreintes à la chasteté et vivaient cloîtrées. Toutefois, quelques temples abritaient un groupe de hiérodules qui se livraient à la prostitution sacrée.

La religion celtique

Les Celtes avaient pour prêtres privilégiés les druides (« ceux qui connaissent en profondeur »). Ceux-ci n'accédaient pas à la charge sacerdotale par voie héréditaire, mais seulement au prix d'une instruction, d'une formation et après un temps de noviciat. Leur principale fonction était d'offrir des sacrifices, et quiconque était par eux exclu de ces derniers se trouvait frappé d'ostracisme social et économique. Exemptés du service militaire et du paiement des impôts, ils étaient si hautement respectés que leurs décisions mettaient fin aux disputes et aux conflits. Les chefs religieux s'intéressaient aussi aux problèmes philosophiques et transmettaient leur savoir à leurs disciples.

La religion égyptienne

Aux époques les plus reculées de l'histoire égyptienne, le prince d'un district jouait en même temps le rôle de grand prêtre du dieu local. Le pharaon était le prêtre suprême du pays. De hauts personnages remplissaient des offices sacerdotaux, et des femmes servaient comme prêtresses des déesses Neith et Hathor. Mais, avec le temps, le rituel devint si compliqué que le sacerdoce finit par être l'apanage d'un groupe spécialement organisé. Le roi y tenait la place du prêtre principal ; représentant à la fois le sacrificateur et le dieu – toutes les offrandes, en effet, venaient de lui et étaient présentées par lui –, il en vint à être le médiateur entre le peuple et le dieu. Les prêtres occupaient souvent des postes officiels et jouèrent un rôle important dans la politique du nouveau royaume.

La religion grecque

Il n'y avait pas en Grèce de sacerdoce hiérarchiquement organisé. Toutefois, des fonctionnaires de l'État, attachés à de nombreux temples, tenaient lieu de prêtres et accomplissaient les rites sacrés. Voyants et devins étaient hautement considérés. Un goût prononcé pour la divination poussa les Grecs à consulter fréquemment les oracles et à leur attacher une particulière importance. Dans de nombreux temples, on pouvait bénéficier de prophéties de toutes sortes et de conseils intéressant aussi bien l'action politique que la vie privée. À Dodone, Zeus faisait connaître sa volonté à travers le bruissement des chênes des bois sacrés ; à Delphes, la prêtresse[...]

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Écrit par

  • : professeur d'histoire et de phénoménologie de la religion, université grégorienne, Rome
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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