GUITRY SACHA (1885-1957)
Le roi du théâtre
Les succès à la scène s'accumulent au fil des années. Infatigable, Sacha Guitry signera cent trente-neuf pièces au cours de son existence. Qu'elles soient courtes ou longues, qu'elles se présentent comme des comédies musicales ou comme des drames, des revues historiques ou des opéras-bouffes, elles s'assimilent généralement au théâtre de boulevard ; mais, derrière les apparences futiles de toutes ces histoires de cocus inconnus et célèbres, c'est une véritable modernité qui vient s'inscrire en force, même si le classicisme n'en est pas absent. D'ailleurs la Comédie-Française lui commande des pièces pour son répertoire.
Subtile, pétillante, acerbe, aigre ou douce, son écriture, qu'elle se mette au service de farces, de comédies ou de biographies sérieuses, abonde en jeux de langage au pessimisme ironique et nihiliste, qui restent néanmoins soumis à l'extrême rigueur des constructions dramatiques. Les réussites se succèdent : Nono (1905), Le Veilleur de nuit (1911), Faisons un rêve (1916), Debureau (1918), Mon père avait raison (1919), Pasteur (1919), Mozart (1925, avec une musique de Reynaldo Hahn), Désiré (1927), Le Nouveau Testament (1934). Guitry fait feu de tout bois et présente parfois ses pièces simultanément dans plusieurs théâtres de la capitale. Sa réussite lui vaut de nombreuses attaques. Ses ennemis lui reprochent d'être narcissique et le surnomment « Monsieur Moâ ». On le taxe de misogynie. On considère ses travaux comme superficiels. Écartelé entre la haine des uns et le mépris des autres, il conserve néanmoins l'amour du public qui fait un triomphe à ses pièces et se passionne pour ses mariages successifs (cinq en tout), sa verve intarissable et son sens acerbe de la répartie.
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Écrit par
- Noël SIMSOLO : cinéaste, historien de cinéma
Classification
Médias
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