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HUSSEIN SADDAM (1937-2006)

Douze ans après la fin de la guerre du Golfe (cessez-le-feu du 3 mars 1991) et l'instauration d'un régime international de sanctions sans précédent (résolution 687 du Conseil de sécurité des Nations unies, 3 avril 1991), le régime de Saddam Hussein est tombé par la force le 9 avril 2003, à la suite de l'opération militaire américano-britannique Iraqi Freedom (Liberté pour l'Irak) déclenchée le 20 mars 2003. À la tête de la république d'Irak depuis 1979, Saddam Hussein représentait l'un des derniers « vieux » dictateurs arabes de la région. La longévité de son régime aura été marquée par le déclenchement de deux guerres – contre l'Iran (1980-1988) puis contre le Koweït et la coalition interalliée (1990-1991) –, et par une répression intérieure fondant le pouvoir ultra-personnalisé de son président sur la terreur.

Le parcours politique de Saddam Hussein reflète l'histoire mouvementée et violente que traverse l'Irak moderne depuis sa création. Il illustre tout particulièrement le rôle joué à partir des années 1950 par le parti Baas dans l'ascension sociale et politique des couches provinciales modestes de la société civile irakienne. Il aura aussi consacré l'accaparement de l'État par un clan (celui des Albou Nasser) issu de la minorité arabe sunnite.

Saddam Hussein est né le 28 avril 1937 dans un village proche de Tikrit, bourgade située à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad. Issu d'une famille paysanne arabe sunnite, il est élevé par son oncle maternel qui l'amène dans la capitale. En 1955, alors lycéen, il milite clandestinement au sein du parti Baas puis collabore au premier coup d'État avorté de 1956. C'est pourtant en témoin discret qu'il assiste au renversement de la monarchie en juillet 1958 et à l'installation du gouvernement baassiste du général Kassem. L'année suivante, il participe à la tentative d'assassinat de Kassem dont l'action est progressivement contestée par le parti. Blessé, condamné à mort par contumace, il s'enfuit à Damas, berceau historique des théoriciens et idéologues du Baas. Réfugié ensuite au Caire, il entame ses études de droit tout en encadrant sur place les étudiants baassites. L'implication du parti Baas dans le coup d'État mené en février 1963 par Abdel Salam Aref sonnera pour lui le signal du retour au pays. Il replonge dans la clandestinité, son parti se voyant très tôt évincé par le nouveau gouvernement en place. Cela ne l'empêche pas d'en gravir progressivement les échelons jusqu'à devenir secrétaire du nouveau commandement régional d'Irak. Dès son retour à Bagdad, il est emprisonné. À sa sortie en 1966, il est promu secrétaire général adjoint du parti, en charge du secteur de l'information.

Dès lors, Saddam Hussein fait partie des cadres influents du Baas et travaille en coulisse à sa propre conquête du pouvoir. Il prépare en secret le putsch de son cousin éloigné, le général Hassan Al-Bakr (juillet 1968), et, avec lui, accède au sommet de l'État. Nommé en 1969 vice-président du Conseil de commandement de la révolution (C.C.R.), il établit progressivement son emprise sur les milices, les services de sécurité et l'armée et s'impose dorénavant comme le véritable homme fort du régime. L'annonce, le 16 juillet 1979, de la démission du général Al-Bakr pour raisons officielles de santé marque la victoire totale de Saddam Hussein qui, désormais, cumule tous les postes clés du régime. Il est élu président de la République, secrétaire général du parti, président du C.C.R. et commandant en chef des armées. Sa mainmise sur l'État est suivie, dès le 28 juillet 1979, par une purge sanglante qui frappe jusqu'à ses plus anciens camarades politiques.

Alors à la tête d'un Irak riche[...]

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Écrit par

  • : chargée de mission Moyen-Orient, direction des affaires internationales et stratégiques, ministère des Affaires étrangères

Classification

Média

Procès de Saddam Hussein, 2005 - crédits : Ben Curtis-Pool/ Getty Images News/ Getty Images

Procès de Saddam Hussein, 2005

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