SAINT-DENIS JACQUES DUCHESNE dit MICHEL (1897-1971)
Acteur et metteur en scène français qui appartient à la lignée de Copeau dont il est le neveu, Michel Saint-Denis fait partie de la compagnie des jeunes comédiens, connue sous le nom des Copiaux, dirigée par Copeau et qui travaille en Bourgogne de 1925 à 1929. C'est alors qu'il prend la direction de ceux qui reviennent à Paris pour les regrouper sous le nom de Compagnie des Quinze et qu'il s'installe au théâtre du Vieux-Colombier. En 1933, Michel Saint-Denis part à Londres pour diriger l'école de l'Old Vic pendant la guerre. En 1953, il prend la direction du Centre dramatique de l'Est, à Strasbourg, créé depuis 1947. Le Centre de l'Est avait pris la forme originale d'un syndicat interrégional groupant plusieurs villes d'Alsace et de Lorraine. Saint-Denis lui donna la forme qu'il devait garder jusqu'à sa transformation en Théâtre national populaire : deux troupes, la Comédie et les Tréteaux, et l'École d'art dramatique. Dirigeant l'ensemble (de 1953 à 1957), Michel Saint-Denis a donné à cette école un enseignement très nouveau par rapport à l'enseignement officiel, école qui s'est affirmée au cours de la première période de décentralisation théâtrale comme une pépinière de comédiens rompus au travail d'équipe et à la mise en scène de plus en plus exigeante que réclame le théâtre actuel.
L'enseignement comporte des cours spécialisés de judo, de danse, de chant, d'éducation corporelle, des travaux pratiques, l'examen de documentation. Les cours d'improvisation, d'interprétation et d'expression sont donnés par les membres du Centre ou par les metteurs en scène de passage. On propose aux élèves, venus de toute la France et parfois de l'étranger, un apprentissage professionnel à plein temps, qui dure trois ans pour les comédiens, un an pour les techniciens. Dès la première année, le travail collectif s'élabore au contact d'activités théâtrales réelles et de responsabilités au sein de la troupe des Tréteaux. L'école assure une formation technique très poussée du corps et de la voix, des facultés d'observation et d'invention. À un rythme soutenu, le groupe présente des exercices d'ensemble composés de larges extraits de pièces classiques ou modernes. Ce souci d'intégrer la formation de l'acteur au travail régulier d'une troupe de qualité était très en avance sur ce qui se faisait à l'époque. Pendant cette période, les principales réalisations ont été des pièces de Shakespeare : Le Songe d'une nuit d'été, La Nuit des rois, Roméo et Juliette ; mais aussi L'Alcade de Zalamea de Calderon, Le Menteur de Corneille, Le Voleur d'enfants de Supervielle, etc. Le théâtre de la Comédie, édifié par Pierre Sourel en 1957, fut le premier théâtre nouvellement construit en France après la guerre.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Armel MARIN : metteur en scène, conseiller en éducation populaire et techniques d'expression
Classification
Autres références
-
STANISLAVSKI (1863-1938)
- Écrit par Emilio DUFOUR
- 1 065 mots
...de Max Reinhardt, Firmin Gémier, Erwin Piscator, et, dès les années 1930, ceux de Bertolt Brecht, Louis Jouvet, Charles Dullin et Georges Pitoëff. À la lumière de ces apports, les idées de Stanislavski furent controversées en Europe, où elles sont cependant acceptées par certaines grandes écoles,...