SAINT-LAURENT
Conditions de navigation
Le Saint-Laurent n’oppose pour l’essentiel de son parcours aucune contrainte majeure de profondeur d’eau pour la navigation dans le golfe et l’estuaire. Une faible partie du système présente des obstacles naturels à la navigation tels que des roches, des récifs, des îles et des courants en diagonale, tandis que les eaux peu profondes de certains passages du tronçon fluvial exigent une intervention humaine sous forme de dragage. Relativement courts, ces segments déterminent cependant la profondeur d’opération maximale de l’ensemble du système. Mais des facteurs d’ordre géographique, hydrologique, réglementaire, sécuritaire et climatique posent des limites à la navigation maritime commerciale.
La route maritime doit être entretenue et disposer d’équipements d’aide à la navigation (phares, feux d’alignement, bouées, etc.). Le Service hydrographique du Canada surveille les marées et les niveaux d’eau, produit des cartes marines et établit des programmes d’utilisation sûre et durable de la voie navigable. Les tâches d’entretien consistent à maintenir des profondeurs de 12,5 mètres dans la Traverse Nord en aval de Québec, de 11,3 mètres entre Québec et Montréal et de 9,1 mètres dans les chenaux de la voie maritime entre Montréal et le lac Ontario.
La circulation des navires n’est interrompue ni par des étiages prononcés ni par des crues dangereuses. En revanche, le Saint-Laurent est affecté par des variations des niveaux d’eau en lien avec des changements cycliques saisonniers, l’inégalité des précipitations, le mouvement des glaces à la surface du fleuve, des variations de température et des mutations dans l’apport des affluents et autres facteurs anthropiques.
Les navires qui parcourent le Saint-Laurent sont soumis à des seuils de vitesse, encadrés par des réglementations strictes de la Garde côtière. En effet, un navire qui se déplace génère des vagues dont l’amplitude augmente avec la vitesse, ce qui peut endommager les infrastructures du fleuve. Cette réglementation s’applique également dans le golfe en lien avec la protection des mammifères marins.
Considérant la configuration du lit fluvial, le recours aux services de pilotes, qui varie en fonction des types de navires et des segments du fleuve, est nécessaire pour favoriser la sécurité et la sûreté des transits maritimes.
La navigation sur le Saint-Laurent subit une forte contrainte durant la période comprise entre la prise des glaces à l’automne et leur fonte au printemps, car la couverture de glace impose une résistance au passage des navires. Le fleuve est ouvert à la navigation océanique hivernale, qui s’étend jusqu’à Montréal. Lorsqu’un navire est dans l’incapacité de naviguer de façon fiable dans le Saint-Laurent gelé, il doit faire appel à un brise-glace. Les ports du Saint-Laurent sont donc des débouchés maritimes permanents qui nécessitent une connaissance du mouvement des glaces, la construction d’ouvrages fixes et l’entretien d’une flotte de brise-glaces afin de maintenir la circulation des navires.
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Écrit par
- Claude COMTOIS : professeur titulaire, université de Montréal, Québec (Canada)
Classification
Médias
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