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SAINT-MARIN

Nom officiel

République de Saint-Marin (SM)

    Chefs de l'État et du gouvernement

    Les capitaines-régents Alessandro Rossi et Milena Gasperoni (du 1er avril 2024 au 1er octobre 2024)

      Capitale

      Saint-Marin

        Langue officielle

        Italien

          Unité monétaire

          Euro (EUR) 1

          • L'unité monétaire utilisée est l'euro même si Saint-Marin n'est pas membre de l'Union européenne
          Population (estim.) 35 200 (2024)
            Superficie 61 km²

              État indépendant enclavé dans le territoire italien, remarquable par ses dimensions réduites (61 km2), la république de Saint-Marin (San Marino en italien) se singularise par l'ancienneté et par la continuité de ses institutions depuis le Moyen Âge.

              Saint-Marin : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Saint-Marin : carte physique

              Saint-Marin : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Saint-Marin : drapeau

              Fort de la Guaita, Saint-Marin - crédits : Caminoel/ Shutterstock

              Fort de la Guaita, Saint-Marin

              Situé à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Rimini, entouré par l'Émilie-Romagne et par les Marches, le territoire fait partie de l'Apennin calcaire : c'est un ensemble de collines dominées par la crête abrupte du mont Titan (750 m). L'existence de Saint-Marin est intimement liée à cette montagne, refuge et fortification naturelle, sur le sommet de laquelle se dresse la capitale.

              Une tradition d'indépendance

              La tradition historique a tendu à faire remonter aussi loin que possible dans le passé un idéal exceptionnel de liberté et d'égalité. Saint-Marin aurait pour origine une petite communauté chrétienne, fondée au ive siècle par Marin, tailleur de pierre dalmate, réfugié sur le mont Titan, pour échapper aux persécutions de Dioclétien. Il aurait reçu d'une dame de Rimini toute la montagne en « alleu » (terre libre et franche sans aucune dépendance). En fait, les rares documents historiques prouvent seulement la présence à cet endroit d'un monastère vers 500, d'un château fortifié au milieu du viiie siècle, et à nouveau d'un monastère en 885, possédant d'assez vastes domaines cultivés, ce qui implique l'établissement d'une population agricole. Ce n'est donc que vers les xe et xie siècles que commence réellement l'existence de la cité, avec l'augmentation de la population et la nécessité d'une organisation civique ; aux côtés de l'abbé apparaît un deffensor, chargé de la défense, et se constitue l'Arengo, assemblée des chefs de famille, qui détient le pouvoir délibératif suprême.

              Du xie au xiiie siècle, la communauté eut à se défendre contre les prétentions de la papauté, des évêques voisins de Rimini et de Montefeltro (elle se rangea aux côtés des gibelins). Elle reçut en donation ou acheta de nouveaux territoires, et consolida son système de défense et son organisation interne : les premiers statuts communaux, antérieurs à 1295, furent réformés à plusieurs reprises ; les magistrats suprêmes étaient les consuls (appelés à partir de 1302 capitaines et défenseurs) ; elle prit le nom de république. Sa force nouvelle provoqua aux xive et xve siècles de nombreuses convoitises et des guerres avec ses voisins, les ducs de Rimini, durant lesquelles elle fut soutenue par les ducs d'Urbino. Grâce à leur alliance, à celle des papes et des ducs d'Aragon, rois de Naples, elle en sortit définitivement victorieuse en 1462, ayant affermi sa position parmi les États italiens de l'époque et atteint ses limites territoriales définitives. C'est probablement vers cette époque que l'Arengo délégua ses pouvoirs à une Assemblée plus restreinte : le Grand Conseil (vingt nobles, vingt bourgeois, vingt paysans, nommés à vie et se recrutant par cooptation). La première moitié du xvie siècle fut encore marquée par des tentatives d'occupation : en 1503, année la plus sombre de son histoire, elle fut occupée plusieurs mois par les troupes de César Borgia. À partir de 1550, aucun événement militaire ne vint la troubler.

              Aux xviie et xviiie siècles, un déclin relatif se manifesta : abus du droit d'asile, tendance oligarchique du Grand Conseil, discordes internes, qui provoquèrent une tentative d'annexion par la papauté (occupation par le légat pontifical Alberoni en 1739).

              Par la suite, la république de Saint-Marin, trop petite pour être gênante, prit une valeur de symbole : Bonaparte, en 1797, la respecta ; en 1815, le congrès de Vienne confirma sa souveraineté. Elle offrit constamment asile à de nombreux exilés et réfugiés politiques (notamment[...]

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              • : archiviste-paléographe
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              Saint-Marin : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Saint-Marin : carte physique

              Saint-Marin : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Saint-Marin : drapeau

              Fort de la Guaita, Saint-Marin - crédits : Caminoel/ Shutterstock

              Fort de la Guaita, Saint-Marin

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                • 354 mots

                Territoire d'un État ou partie de ce territoire entièrement entouré par le territoire d'un autre État. Nombreuses à l'époque féodale, les enclaves ont progressivement disparu avec l'apparition d'États modernes dans lesquels à l'unité du pouvoir correspond le plus souvent une même unité sur...