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SAISON CYCLONIQUE 2017 DANS L'ATLANTIQUE NORD

Une succession inhabituelle d’ouragans en quelques semaines

À première vue, une des caractéristiques de la saison cyclonique de l’Atlantique nord en 2017 est la rapidité de la succession de météores violents. Ils sont si rapprochés dans le temps et l’espace que, sur le même cliché satellitaire, on voit simultanément les cyclones Katia (en catégorie 2), Irma (en catégorie 5) et Jose (en catégorie 4). Ce dernier suit de deux jours le cyclone Irma sur une trajectoire voisine au moins dans la partie sud-est de l’arc antillais, avant de s’orienter vers le nord le 9 septembre. Maria (en catégorie 5) atteint les Petites Antilles le 17 septembre (onze jours après Irma) et la Guadeloupe le 19 à 2 heures du matin, avant de se diriger vers Porto Rico.

Au total, sur l’ensemble de la saison cyclonique 2017, six cyclones de catégorie 3 ont sévi sur l’Atlantique nord. Quatre ouragans majeurs (catégories 4 et 5) ont donc sévi dans la région des Caraïbes entre la fin du mois d’août et celle de septembre. Les bilans humains font état d'au moins cent morts. Les dégâts matériels sont impressionnants, mais difficiles à évaluer rapidement. Ils varient tout d'abord selon l’intensité des météores, seuls les ouragans majeurs provoquant des dégâts importants et persistants. Les dégâts dépendent aussi de la trajectoire de l’œil du cyclone, autour duquel les vents sont particulièrement violents. C’est ce qui explique le fait que la zone française de Saint-Martin a plus souffert que la zone néerlandaise lors du passage d’Irma. Vents et pluies sont responsables de la dévastation de Porto Rico lors du passage de Maria le 19 septembre. Auparavant, les vents de ce même cyclone avaient traversé la Guadeloupe, dévastant les bananeraies, une des principales ressources agricoles de l’île. Mais la gravité des dégâts est également tributaire de nombreux autres facteurs. L’un des plus importants est l’intensité des précipitations, elles-mêmes liées à la chaleur latente du cyclone qui se traduit par une charge en vapeur d’eau des nuages. Ce sont les pluies associées au cyclone Irma qui ont causé le plus de dégâts en Floride. Les mouvements de la mer liés à la tempête – hauteur et violence des vagues – jouent un rôle important dans les zones côtières. Mais, surtout, la gravité – et la persistance des dégâts – est liée à la vulnérabilité physique et sociale des zones affectées par le cyclone. Ce n’est donc qu’a posteriori que l’on peut estimer le coût réel des dégâts, zone par zone, puis en déduire les effets d’un cyclone donné. Cela n’empêche pas les estimations initiales, même grossières : ainsi, les dégâts d’Irma représenteraient plusieurs centaines de millions d’euros pour la seule île de Saint-Martin, et le coût total de Harvey et Irma aux États-Unis serait de l’ordre de 100 milliards de dollars selon plusieurs compagnies d’assurance. Le coût social du passage d’un cyclone reste quant à lui presque impossible à évaluer, non plus que son inscription dans le temps.

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

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Médias

Vue satellitaire du cyclone Irma au-dessus des îles Bahamas - crédits : NOAA GOES Project/ NASA

Vue satellitaire du cyclone Irma au-dessus des îles Bahamas

Île de Saint-Martin après le passage du cyclone Irma - crédits : Jose Jimenez/ Getty Images

Île de Saint-Martin après le passage du cyclone Irma

Cyclone Irma à Fort Lauderdale (Floride) - crédits : Chip Somodevilla/ Getty Images

Cyclone Irma à Fort Lauderdale (Floride)