SAKAKURA JUNZŌ (1901-1969)
Pionnier de l'architecture et de l'urbanisme modernes du Japon, Sakakura Junzō fut un des deux disciples japonais de Le Corbusier. Après des études d'histoire de l'art à l'université de Tōkyō en 1927, il commence sa carrière d'architecte au cours de son séjour à Paris (1929-1939), où il suit des cours d'architecture au Conservatoire national des arts et métiers. Il fréquente l'atelier de Le Corbusier où travaille déjà son compatriote Maekawa. Après de longs voyages en Europe au cours desquels il étudie attentivement les œuvres d'art et l'architecture, il entreprend la construction du pavillon japonais à l'Exposition universelle de Paris en 1937. Le grand prix couronne sa première œuvre. Il rentre au Japon en 1939 et fonde en 1940 sa propre agence d'architecture à Tōkyō. Il construit des œuvres très variées (à fonctions collectives ou domestiques) et, depuis 1956, remporte de nombreux prix. Sa théorie « harmonie de l'architecture moderne et de la nature » se cristallise dans son chef-d'œuvre, le musée départemental d'Art moderne de Kanagawa (1951), situé au bord de l'étang du Lotus. On retrouve le même lyrisme dans toutes ses œuvres. On citera parmi ses réalisations principales : la Maison internationale de la culture (1955, en collaboration), le Centre de la soie (Maison internationale de tourisme et de commerce) de Kanagawa (1959), l'arcade Shinsaibashi d'Ōsaka (1959) et sa dernière construction, le Centre municipal de la culture d'Ashiya (1969). Son tempérament de grand dilettante se reflète dans son goût raffiné pour les moindres détails du mobilier. Urbaniste, Sakakura s'intéresse à l'insertion de l'architecture dans l'environnement, comme en témoignent la place de la gare de Shibuya à Tōkyō (1954-1956), la place de la gare de Shinjuku à Tōkyō (1966-1968) et le Centre en plein air de la jeunesse d'Ōsaka (1967).
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Écrit par
- Minako DEBERGH : chercheur, attachée au C.N.R.S.
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