SALICALES
L'ordre des Salicales ne comprend qu'une seule famille de plantes dicotylédones : les Salicacées dont les deux genres les plus importants sont les saules (Salix) et les peupliers (Populus). Les Salicacées actuelles sont répandues essentiellement dans les zones arctiques et tempérées de l'hémisphère Nord ; elles caractérisent en particulier les lieux humides où elles se reproduisent facilement par multiplication végétative. Elles sont attestées depuis le Crétacé : d'après E. W. Berry (in M. J. Fisher, 1928), il y avait environ 70 à 80 espèces de Populus au Crétacé supérieur et à l'Éocène, alors que les Salix étaient peu représentés ; dès le Miocène, le nombre d'espèces de Populus décroît, alors que celui des Salix augmente.
Caractères généraux de la famille
Les Salicacées sont des arbres et des arbustes – parfois de taille réduite, tel Salix herbacea L. – à feuilles simples, alternes, à stipules libres. Les fleurs sont groupées en chatons parfois dressés, le plus souvent pendants, apparaissant fréquemment avant les feuilles. Les bractées membraneuses portent chacune à leur aisselle une fleur apparemment nue. Les fleurs mâles comptent de deux à trente étamines (parfois davantage) accompagnées de une ou deux petites glandes (nectaires) chez les Salix, ou entourées d'un disque en forme de cupule (Populus). Les anthères sont biloculaires, extrorses et s'ouvrent par deux fentes longitudinales. Les fleurs femelles ont un ovaire supère sessile ou brièvement pédicellé, formé généralement de deux carpelles et accompagné, comme dans le cas des fleurs mâles, par un, deux ou plusieurs nectaires (Salix), ou entouré par un disque (Populus). La placentation est pariétale. Le style, de longueur variable, est bifide ou quadrifide. Les ovules sont nombreux, ascendants, anatropes. Le fruit est une capsule s'ouvrant par deux ou quatre valves. Les graines, de petite taille, sont nombreuses et entourées d'une aigrette de poils provenant non du funicule, comme on le pensait autrefois, mais se développant à partir du placenta (J. Takeda, 1936). Les graines renferment un embryon de petites dimensions et n'ont pas d'albumen. Les Salix sont en majorité entomophiles, alors que les Populus sont anémophiles. La question de l'existence d'un périanthe chez les Salicacées a été des plus controversées. Toutefois, après les travaux très détaillés de Fisher (1928), il est en général admis que les nectaires des saules et la cupule des peupliers sont homologues, et qu'ils représentent le périanthe. Ces affirmations ont été corroborées par des études morphologiques et anatomiques chez de nombreuses espèces des deux genres. Les Populus seraient le genre le plus primitif, les Salix le plus évolué. Des transitions sont observées en particulier chez certains Salix de l'hémisphère Sud montrant des restes pétaloïdes non nectarifères. H. Hjelmqvist (1948) se rallie au moins partiellement à ces conclusions, mais, à son avis, il pourrait s'agir d'un périanthe dont une partie aurait une origine bractéale. Peut-être pourrait-on également envisager d'imaginer une inflorescence contractée où chaque étamine correspondrait à une fleur.
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Écrit par
- André CHARPIN : docteur ès sciences, conservateur au conservatoire et jardin botanique de Genève
Classification
Médias