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SALLUSTE ou SALLOUSTIOS (IVe s.)

Né en Gaule au début du ive siècle, nommé préfet d'Orient en 361, Saturninus Sallustius Secundus joue un grand rôle politique pendant les règnes de l'empereur Julien l'Apostat (qui lui dédie son Discours sur Hélios-Roi) et de ses successeurs, Jovien et Valentinien. Il meurt probablement en 372. C'est dans le cadre du mouvement de restauration du paganisme inauguré par l'empereur Julien et dans la tradition philosophique issue de Jamblique qu'il faut replacer le petit ouvrage de Salluste Des dieux et du monde. Il constitue un témoin précieux des enseignements et des méthodes de la théologie païenne au milieu du ive siècle. Ce « catéchisme » païen comprend deux parties. La première (i-xii), qui s'adresse aux non-philosophes, présente successivement les dogmes fondamentaux de la théologie, de la physique et de la morale. Théologie ou doctrine sur les dieux : leur essence incréée et spirituelle, la connaissance que les hommes peuvent en avoir grâce aux récits mythiques, leurs différentes classes (cause première, dieux transcendants au monde, dieux intérieurs au monde). Physique ou doctrine sur le monde : son essence incréée et impérissable, les mouvements de corps qui se trouvent en lui, les moteurs que sont les âmes, l'ordonnance et la finalité générales du monde, c'est-à-dire la providence et la destinée. Morale ou doctrine de la vertu et du vice : définition de la vertu comme domination de la raison sur les parties inférieures de l'âme, définition du meilleur gouvernement, affirmation qu'il n'y a rien de mauvais dans le monde, mais que c'est l'homme qui y introduit le mal. La seconde partie, qui s'adresse aux initiés (xiii-xxii), semble destinée à fournir des arguments aux prêtres païens dans leur polémique avec les chrétiens et à proposer une interprétation épurée et rationaliste des dogmes et des rites païens : éternité du monde, valeur religieuse et philosophique des sacrifices, rétribution des âmes après la mort, transmigration des âmes. L'expansion de l'athéisme, c'est-à-dire, pour Salluste, du christianisme, n'est qu'un phénomène limité et transitoire et un châtiment de l'humanité envoyé par les dieux.

— Pierre HADOT

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  • GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - L'homme grec

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    ...grandes maximes fondamentales de la morale grecque, que la vertu trouve en elle-même sa récompense. Au ive siècle encore de notre ère, un ami de Julien, Salloustios, finira en ces termes son traité Des dieux et du monde : « Les âmes qui ont vécu conformément à la vertu connaissent, entre autres bonheurs,...