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MANN SALLY (1951- )

Auteure d’une œuvre nourrie par son entourage comme par certaines pages de l’histoire des États-Unis, la photographe américaine Sally Mann occupe une place singulière dans le paysage de l’art contemporain, reconnue par la critique et suscitant parfois la controverse.

Sally Munger est née le 1er mai 1951 à Lexington, en Virginie. Elle grandit dans le petit bourg voisin de Boxerwood entre un père médecin originaire du Texas, amateur d’art, et une mère issue d’une vieille famille de la Nouvelle-Angleterre, passionnée de littérature. Plus proches de leurs occupations que de l’éducation des enfants, Paul et Elizabeth Munger confient Sally et ses deux frères, Robert et Christopher, aux soins de Virginia Carter, une domestique afro-américaine qui trouve sa place dans une famille acquise au mouvement des droits civiques et que les enfants appellent affectueusement « Gee-Gee ». À quinze ans, Sally Murger poursuit ses études secondaires à la Putney School, dans le Vermont, où elle commence à écrire des poèmes et à réfléchir à l’histoire des États de son Sud natal. Entre autres activités proposées par un établissement ouvert aux méthodes d’éducation modernes, l’adolescente choisit la photographie et apprend à développer les clichés pris avec l’appareil Leica III 35 mm offert par son père.

À l’automne 1969, Sally Murger intègre le Bennington College, dans le Vermont. Elle rencontre à la fin de l’année Larry Mann, étudiant en philosophie à la Washington and Lee University de Lexington, dite « W&L » ; elle l’épousera au mois de juin 1970.

Les lettres et l’image

Inscrite en 1971 au cours de photographie donnée par Norman Seeff au Bennington College, Sally Mann conforte son orientation vers une carrière de photographe en entreprenant ses premières séries, Landscapes et DreamSequence, où pointe la rencontre d’un style qui s’affirme et d’une quête de sens, poétique ou philosophique. Le long voyage en Europe effectué en 1971 avec Larry lui permettra de suivre un cours à la Praestegaard Film School de Fjerritslev, au Danemark, puis un stage de poésie au Centre égéen des beaux-arts, sur l’île grecque de Paros. De retour en Virginie, Sally Mann travaille comme photographe à mi-temps pour la W&L. Dans le même temps, elle participe à l’Ansel Adams Yosemite Workshop et s’inscrit au Hollins College de Roanoke dont la revue TheHollinsCritic publie en 1973 son poème « Eliza (b. 1827) ». Titulaire, la même année 1974, d’un bachelor of arts en littérature et de la bourse Ferguson décernée par l’association Friends of Photography aux photographes émergents, Sally Mann nourrit une passion pour les livres, inspirée par la lecture de la Bible et d’auteurs appartenant à l’anthologie romanesque du Sud comme William Faulkner, Tennessee Williams, Flannery O’Connor ou Eudora Welty dont elle partage l’intérêt pour la mythologie grecque. Dans la maison que le jeune couple fait construire en 1975 à Lexington, Sally Mann conduit ses deux activités, l’écriture qui lui vaut une maîtrise de création littéraire au Hollins College, et la photographie qu’elle pratique depuis 1972 au moyen d’un appareil de grand format, dans une constante recherche esthétique. L’Enjay Gallery de Boston lui consacre la première d’une longue suite d’expositions, personnelles ou collectives.

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