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QUASIMODO SALVATORE (1901-1968)

Quasimodo forme avec Montale et Ungaretti la trinité des poètes qui a donné à la poésie italienne son visage moderne. Sicilien, autodidacte, traducteur original des grandes œuvres de l'Antiquité grecque, des lyriques aux tragiques, mais aussi de Shakespeare, de Ruskin et de l'Évangile selon saint Jean, successivement poète orphique et difficile, écrivant pour un petit nombre d'initiés, puis clair et actuel, s'adressant à la foule des hommes, s'il n'a pas, comme son aîné Montale, pulvérisé cette momie embaumée depuis Dante qu'était la langue poétique italienne, il a du moins, par des innovations et des recherches sur le langage, contribué à la ressusciter.

Salvatore Quasimodo - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Salvatore Quasimodo

Salvatore Quasimodo - crédits : Harry Croner/ ullstein bild/ Getty Images

Salvatore Quasimodo

Du régionalisme à l'universalité

Né le 20 août 1901 à Modica, dans cette Sicile qui, avec la Grèce antique, allait si fortement marquer son œuvre, Salvatore Quasimodo doit très jeune gagner sa vie. Employé, après de brèves études techniques, dans l'administration du génie civil, il connaît pendant dix ans une existence vagabonde qui le mène à travers les diverses régions d'Italie. Malgré les difficultés matérielles et la tristesse d'un métier sans vocation, il ne cesse d'écrire des vers et il apprend seul le grec ancien, ce qui l'amènera à faire d'admirables traductions des lyriques grecs. Son œuvre de traducteur s'élargira du reste avec le champ de ses curiosités et avec ses choix existentiels ; elle alterne avec sa production poétique, la prolonge et l'approfondit. Dès 1930, il publie sa première plaquette de vers Eaux et Terres (Acque e Terre) dans Solaria et s'impose à ses compatriotes. Par son ami Elio Vittorini qui l'apprécie, il connaît Montale et, à dater de cette époque, il collabore régulièrement aux principaux périodiques italiens. Fixé définitivement à Milan en 1934, il abandonne son morose travail d'employé pour vivre de sa plume et, en 1941, il obtient une chaire de littérature italienne au conservatoire de musique de Milan. Avec la cassure de la guerre, une révolution s'opère en lui : l'événement, l'actualité apparaît dans sa poésie (Jour après jour, Giorno dopo giorno, 1946) et ne la désertera plus. Contrairement au sort réservé à tant de bons poètes italiens, son œuvre franchit les frontières régionales et nationales pour devenir universelle : l'attribution du plus grand prix italien, le Viareggio, en 1958, celle du Nobel, en 1959, lui apportent la consécration de la gloire. Il meurt à Naples, le 14 juin 1968.

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Écrit par

  • : ingénieur de recherche en littérature générale et comparée à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle, traductrice

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Médias

Salvatore Quasimodo - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

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Salvatore Quasimodo - crédits : Harry Croner/ ullstein bild/ Getty Images

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Autres références

  • ITALIE - Langue et littérature

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    ...des critiques tels que Carlo Bo (1911-2001) et Oreste Macrì (1913-1998), que l’on peut tenir pour les théoriciens de cette poétique. Quant au Sicilien Salvatore Quasimodo (1901-1968), il fait toujours figure de père du mouvement. Prix Nobel de littérature en 1959, il fait ses débuts poétiques à Florence...