Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PECKINPAH SAM (1926-1984)

Né à Madera County (Californie), petit-fils d'un chef indien, Sam Peckinpah est d'abord assistant de Donald Siegel avant de voler de ses propres ailes (New Mexico[The Deadly Companions, 1961]. Coups de feu dans la sierra (Ride the High Country, 1962) a en quelque sorte marqué un tournant dans l'histoire du western. Avec lui apparaissent dans le western des héros vieillis et désenchantés, dépassés par le progrès, condamnés par l'évolution de l'Ouest. Le thème de Coups de feu dans la sierra est repris avec plus de force dans La Horde sauvage (Wild Bunch, 1969), Un nommé Cable Hogue (The Ballad of Cable Hogue, 1969), Junior Bonner (1972) et Pat Garrett et Billy the Kid (1972, film fort éloigné de la vérité historique). Sous l'influence de Peckinpah, cette désacralisation du western devient générale dans le cinéma américain. Mais Peckinpah n'invente pas seulement un nouveau genre de western, il introduit au cinéma le réalisme dans la violence : la mort cesse d'être un spectacle, elle devient, dans ses films, une réalité physique. Nul film ne traduit mieux l'extraordinaire retour de la violence que connaît notre époque que Les Chiens de paille (Strawdogs, 1971). Loin des belles certitudes de Ford, Peckinpah offre délibérément à travers son œuvre une image des États-Unis en proie aux démons de la guerre et de la brutalité : « J'espère, dit-il, que mes films reflètent la mauvaise conscience de l'Amérique. » Malheureusement, le caractère gratuit de cette violence submerge toutes ces bonnes intentions dans les films ultérieurs, où l'emportent la pauvreté d'imagination, le manque de goût, l'appel aux trucages les plus paresseux.

— Jean TULARD

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Autres références

  • WESTERN

    • Écrit par
    • 3 272 mots
    • 4 médias
    Lorsque Sam Peckinpah déclare : « J'espère que mes films peuvent être le reflet de la mauvaise conscience de l'Amérique », il place le western dans son éclairage moderne – l'analyse d'une crise de civilisation. La marche vers l'Ouest est terminée, la recherche d'une nouvelle frontière se révèle illusoire....