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SAMARITAINS

Expansion, déclin et séparation

Les fouilles archéologiques du site de Sichem, au voisinage de l'actuelle ville de Naplouse, ont mis au jour l'habitat hellénistique du iie siècle avant J.-C. et révélé l'existence au sommet du mont Garizim d'un périmètre sacré, le temenos, à côté duquel un temple aurait été construit ; il subsisterait en dessous des soubassements de l'église élevée en 484 par l'empereur Zénon. Un mur entourait le sommet de la colline. Les archéologues y ont trouvé les restes des nombreux animaux, agneaux et chèvres, sacrifiés chaque jour et aussi une amphore en or décorée, 1 000 pièces de monnaie, 150 inscriptions en quatre langues (ancien hébreu pour les écritures officielles, comme celle Beit Yahvé, « la maison de Dieu » ; araméen et grec pour les dédicaces du sanctuaire ; et hébreu samaritain). Les premiers résultats montrent clairement que le temple avait un escalier et deux portes, composant une structure identique à celle du temple de Jérusalem.

La présence des Samaritains ne s'est pas limitée à la Palestine et à sa région continentale limitrophe ; en effet, à partir du ive siècle avant J.-C., elle s'est propagée en Égypte et, ultérieurement, tant à Athènes que dans les îles et villes de la Méditerranée alors colonisées par les Grecs. Les dernières communautés ont survécu longtemps : à Alep jusqu'au xviie siècle, et au Caire, où leur extinction est attestée en 1761.

Ils se sont toujours bien accommodés avec les musulmans arabes, à tel point qu'ils ont influencé certaines pratiques liturgiques musulmanes ; en contrepartie, ils ont été fortement arabisés. La langue arabe est devenue leur langue maternelle, même s'ils continuent à prier en ancien hébreu, puisqu'ils n'ont jamais adopté l'écriture carrée de l'hébreu moderne.

L'éventualité d'une Palestine indépendante satisfait la communauté de Naplouse, dont un responsable a été nommé au Parlement palestinien : Yasser Arafat s'est préoccupé pendant la première intifada, en 1987, de la protection de « nos frères Samaritains » ; il a rendu visite à ses chefs religieux ; enfin, lors du vol de deux précieux livres saints, c'est à lui que la communauté s'est adressée dans l'espoir de les retrouver plus facilement. Différente est l'attitude des Samaritains d'Holon : ils se sentent israéliens, parlent l'hébreu moderne et ont obtenu de l'État hébreu la prérogative d'acquérir la nationalité israélienne, de profiter de la loi du retour, de valider officiellement certains actes et verdicts de leurs rabbins et d'effectuer le service militaire à Tel-Aviv dans le respect des solennités religieuses samaritaines. Mais ils tiennent à maintenir leurs liens avec la communauté de Naplouse, malgré la séparation politique instaurée depuis la création de l'État d'Israël en 1948. L'accomplissement des devoirs religieux sur le mont Garizim, au moins lors du sacrifice annuel de Pesakh (Pâque), sinon aussi de Suqqot (la fête des Tabernacles) et de Shavuot (Pentecôte), exige en fait et en droit un libre passage entre Tel-Aviv et Naplouse.

— Vittorio MORABITO

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Écrit par

  • : chercheur-professeur au département d'études politiques de l'université de Catane, Italie

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Manuscrit contenant le Pentateuque - crédits : Spencer Arnold/ Hulton Archive/ Getty Images

Manuscrit contenant le Pentateuque

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