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BARBER SAMUEL (1910-1981)

Compositeur américain né à West Chester (Pennsylvanie), Samuel Barber reçoit très tôt une formation de pianiste et d'organiste avant d'étudier au Curtis Institute de Philadelphie (1924-1932) avec Rosario Scalero, Isabelle Vengerova et Fritz Reiner. Il prend également quelques cours de chant. Dès 1928, il reçoit le prix Bearns pour sa Sonate pour violon. Il rencontre Gian Carlo Menotti : entre eux va se nouer une longue et fructueuse amitié qui marquera beaucoup Samuel Barber.

Ses premières œuvres remportent un certain succès : l'ouverture The School of Scandal (1933) lui vaut à nouveau le prix Bearns. Puis il se voit décerner la Pulitzer Scholarship (1935) et le prix de Rome américain (1936) qui lui permettent de voyager en Europe et de séjourner à Rome pendant deux ans. La découverte du vieux continent est déterminante et il restera toujours profondément attaché aux racines européennes de la musique. Sa Symphonie no 1 (1936) est créée à Cleveland puis au festival de Salzbourg ; Toscanini dirige en première audition son 1er Essai opus 12 et l'Adagio pour cordes, une page tirée de son 1er Quatuor (1936) qui deviendra son œuvre la plus populaire.

De 1939 à 1942, Samuel Barber enseigne au Curtis Institute de Philadelphie puis il est mobilisé (1943-1945). À la Libération, il revient en Europe comme conseiller à l'Académie américaine de Rome. Son ballet Médée, composé en 1943, s'impose grâce à la suite d'orchestre qu'il en tire ; Wladimir Horowitz crée sa Sonate pour piano (1947). Il aborde le théâtre lyrique avec Vanessa sur un livret de Menotti (1950), représentée au Metropolitan Opera de New York et à Salzbourg en 1958. Un second opéra voit le jour en 1966 pour l'inauguration de la nouvelle salle du « Met » au Lincoln Center : Antoine et Cléopâtre, qu'il remanie en 1974.

Les orientations très diverses, souvent contradictoires, de la musique de Barber ne permettent pas de le rattacher à un courant esthétique précis. Il fait partie de ces compositeurs américains qui ont cherché à déterminer la véritable identité de la musique de leur pays, tout en refusant un héritage absolu, que ce soit celui de Charles Ives ou celui de George Gershwin. La musique de Barber reste l'expression de sentiments personnels et elle repose sur un profond lyrisme particulièrement mis en valeur par ses connaissances vocales. Cette recherche du chant humain comme son langage harmonique en ont fait, aux yeux de certains, un compositeur anachronique, un néo-romantique. Il est très attaché aux formes traditionnelles et à la tonalité. L'influence de l'Europe le situe aussi en marge des autres compositeurs américains. Pourtant le public de son pays l'a toujours fêté car sa musique est immédiatement accessible.

Après une période néo-romantique qu'illustre l'Adagio pour cordes, il s'ouvre à la dissonance, à la polytonalité et à une certaine complexité rythmique avec le Concerto pour violon (1939). Médée (1943) est une sorte d'aboutissement par la liberté de son écriture. Puis il se laisse tenter par le néo-classicisme (Capricorn Concerto, 1944) avant de se tourner vers le dodécaphonisme (Sonate pour piano, 1947). À partir de 1950, il opère une synthèse de ces différentes expériences, guidé par la forme et la mélodie qui demeurent les deux éléments primordiaux de sa langue musicale. « Je ne suis pas un compositeur très conscient de lui-même. On dit que je n'ai aucun style mais cela n'a aucune importance. Je poursuis simplement mon chemin et je crois que cela requiert un certain courage. »

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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