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BERNARD SAMUEL (1651-1739)

Appartenant à une famille protestante d'artistes parisiens, Samuel Bernard se convertit au catholicisme après la révocation de l'édit de Nantes. Son père était un peintre en vue qui travaillait pour l'aristocratie française et étrangère. D'abord marchand de draps puis « marchand banquier » (grossiste en marchandises diverses), Bernard trafique sur les prises des corsaires royaux, est importateur de blé, a des intérêts dans la traite des Noirs. Grand marchand, il devient, après 1700, grand banquier pour le compte du Trésor royal et finance la guerre de la Succession d'Espagne : de 1700 à 1714, il fournit au roi deux cents millions de livres. C'est l'origine de gains énormes qui en font un homme puissant : en 1708, Louis XIV, qui ne peut compter que sur son crédit, lui fait les honneurs des jardins de Marly ; en 1709, il se tire d'une vraie banqueroute à Lyon où il ne peut pas tenir ses engagements ; en 1716, il échappe aux poursuites engagées contre les financiers en abandonnant six millions de livres à l'État. Il continue ses opérations ; mais, anobli depuis 1700 et devenu gros propriétaire foncier, avec des enfants mariés dans la meilleure noblesse de robe et d'épée, offrant des réceptions où se pressent gens du monde et gens de lettres, le financier Bernard est le contraire du Turcaret de Lesage.

— Olivier COLLOMB

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    ...Colbert, joué un rôle déterminant ? Les banques italiennes, lyonnaises et allemandes financent la politique extérieure française au xvie siècle ; Samuel Bernard et Crozat sont des figures typiques de la fin du règne de Louis XIV ; la banque protestante a suscité une grande étude récente. Il s'agit...