TING SAMUEL CHAO CHUNG (1936- )
Samuel Chao Chung Ting naît prématurément le 27 janvier 1936 à Ann Arbor (Michigan), américain par accident alors que ses parents, professeurs de technologie et de psychologie dans des universités chinoises, sont en visite aux États-Unis. Après une jeunesse passée en Chine, Ting peut poursuivre ses études à l'université du Michigan et obtient son doctorat en 1962 sous la direction de Martin L. Perl (Prix Nobel de physique 1995). Après un séjour au Centre européen de recherches nucléaires (C.E.R.N.) de Genève, il devient professeur à l'université Columbia de New York. En 1969, il rejoint le Massachusetts Institute of Technology.
Les recherches expérimentales en physique des particules nécessitent l'établissement de collaborations souvent internationales mettant en œuvre de grands ensembles de détection auprès d'accélérateurs d'énergie de plus en plus élevée. Ting étudie ainsi la production de paires électron-positon dans des collisions de photons avec des noyaux atomiques auprès du synchrotron allemand D.E.S.Y. de Hambourg à la fin des années 1960. Pendant les années 1970, il poursuit l'étude de ce même processus, mais cette fois dans les collisions initiées par des protons, au Laboratoire national de Brookhaven, dans l'île de Long Island, près de New York. En 1974, son équipe met en évidence une nouvelle particule aux propriétés étonnantes, de masse équivalent à environ trois fois celle du proton. Ce même état est découvert presque simultanément dans des réactions d'annihilation électron-positon par l'équipe menée par Burton Richter au S.L.A.C., le laboratoire de l'accélérateur linéaire de Stanford en Californie. La particule, nommée J/ψ, se révèle peu après formée d'un quark d'un nouveau type (appelé c pour charme) et de son antiquark. Ces résultats permettent à Richter et à Ting de se partager le prix Nobel de physique en 1976.
Pendant les années 1980, Ting dirige une grande collaboration centrée sur l'étude des propriétés du boson Z0 avec un ensemble de détection (appelé L3) installé à un des quatre points d'intersection du grand collisionneur électron-positon (le L.E.P.) du Cern. Depuis le début des années 1990, Ting s'intéresse à un projet original de détection de particules cosmiques à partir d'un détecteur embarqué sur une station orbitale.
En 1995, après l'annulation du Superconducting Super Collider américain (S.S.C.), supplanté par le Large Hadron Collider (L.H.C.) de Genève, Ting s'est consacré à l'expérience Alpha Magnetic Spectrometer (A.M.S.) destinée à être montée sur la station spatiale internationale pour étudier la formation de l'Univers et chercher des preuves de la matière noire et celles de l'antimatière.
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
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Autres références
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DÉCOUVERTE DU QUARK CHARMÉ
- Écrit par Bernard PIRE
- 295 mots
C'est en étudiant les paires électron-positon produites dans les collisions initiées par des protons, à l'accélérateur de particules de Brookhaven (Long Island, près de New York) que l'équipe menée par Samuel Ting (né en 1936) met en évidence en 1974 une nouvelle particule, qu'elle nomme « J »....