WALLIS SAMUEL (1728-1795)
Le 19 juin 1767, au cours d'un voyage autour du monde entrepris à la recherche du continent austral, le navire Dolphin, venant du détroit de Magellan, commandé par l'Anglais Samuel Wallis, toucha l'île d'Otaheite (Tahiti) par le sud-est. Le Dolphin fut assailli par un grand nombre de pirogues dont la première arborait en signe d'amitié un plant de bananier. Tandis que les Tahitiens montaient à bord, recevaient couteaux et clous en échange de bananes, de noix de coco, de fruits de l'arbre à pain et de cochons, des embarcations étaient envoyées à terre pour chercher de l'eau douce et du bois de chauffe et pour reconnaître le pays environnant.
Après avoir longé la côte est de Tahiti, Wallis s'arrêta au-delà de la pointe à laquelle Cook devait donner le nom de Vénus, dans la baie de Matavai qu'il appela Port-Royal, tandis qu'il donnait à Tahiti le nom d'île du Roi-George-III. La période de cinq semaines que Wallis passa à Tahiti fut très mouvementée. Les Tahitiens, inquiets de l'attitude des Européens, attaquèrent ceux-ci à coups de pierres ; ils ripostèrent au fusil. Lorsque le lieutenant Furneaux planta le pavillon britannique sur la plage de Matavai, les Tahitiens comprirent son geste et lui déclarèrent la guerre. Leur flotte de trois cents pirogues ayant été finalement détruite ou dispersée au canon, ils demandèrent la paix en faisant une offrande de conciliation qui fut acceptée. À cette occasion, Wallis fit connaissance avec celle qu'il appela la « reine » Purea et qui était, avec son mari, le personnage le plus puissant de l'île. L'avenir de Tahiti, réalités et mythe, était contenu virtuellement dans cette visite : la vie paradisiaque des îles et les mœurs idylliques des habitants, leur avidité de nouveautés techniques, le rôle déterminant des armes à feu, l'intervention des Européens et les incompréhensions réciproques qui devaient amener la ruine de l'ancienne structure sociale polynésienne.
La même année, Samuel Wallis découvrit au nord-est des îles Fidji un archipel auquel fut donné son nom, l'archipel de Wallis-et-Futuna.
Constamment malade au cours du voyage, Wallis regagna la Grande-Bretagne. En 1780, il fut nommé commissaire de la marine et mourut à Londres quinze ans plus tard.
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Écrit par
- Claude ROBINEAU : directeur de recherche à l'O.R.S.T.O.M., chercheur au centre O.R.S.T.O.M. de Papeete
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