SAMURAI ou SAMOURAÏ
Guerriers du Japon ancien. En vieux japonais, les hommes d'armes étaient appelés mononofu. Après la réorganisation du pouvoir impérial sur les modèles continentaux, apparaît, au plus tard au viiie siècle, le mot bushi, d'origine chinoise, pour désigner les fonctionnaires militaires. À partir de cette époque, des groupes de bushi se forment partout au Japon, rassemblant soit des fonctionnaires qui se sont fixés dans les provinces, soit leurs descendants, soit des notables locaux armés. Parallèlement, les gardes de la cour impériale et de la haute noblesse ont été désignés sous le vocable de saburai ou samurai, du mot verbal saburō, « rester auprès de » ou « être au service de ». L'idée de subordination au seigneur était donc à l'origine plus forte dans l'emploi du mot samurai que dans celui de bushi. Quand les grandes guerres civiles ont commencé, à partir du ixe siècle, les commandants des armées belligérantes ainsi que les gardes des empereurs étaient des bushi. Et lorsque le shōgun prend le pouvoir, à la fin du xiie siècle, on le qualifie de buke : la maison militaire, la famille militaire. C'est ainsi que naît le gouvernement des buke, de la noblesse militaire. Sous Muromachi, les détenteurs de fiefs sont appelés daimyō, indépendamment de leurs fonctions ou de leurs titres de noblesse. Enfin, lorsque les Tokugawa prennent le pouvoir, au xviie siècle, ils organisent une société de noblesse militaire très policée. La distinction est déjà rigoureusement faite entre les sujets autorisés à porter les deux sabres, l'un court, l'autre long, et ceux qui n'y sont pas autorisés : les premiers sont bushi, titulaires d'un titre de noblesse, si modeste soit-il ; ceux qui étaient seulement habilités à porter le sabre court étaient à la limite de l'état de bushi. En revanche, ceux qui appartenaient à la haute noblesse, les daimyō notamment, étaient devenus les buke. Dans le langage populaire, le mot samurai s'appliquait sans distinction à tous ceux qui portaient le sabre.
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Écrit par
- Paul AKAMATSU : directeur de recherche au CNRS
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