SAN JUAN DE PORTO RICO
Capitale de Porto Rico (État libre associé aux États-Unis), peuplée de 424 950 habitants en 2007 et de 2,6 millions dans son agglomération, soit 66 p. 100 de la population totale de l'île. Fondée en 1521 par les Espagnols à l'extrémité rocheuse d'une petite île qui ferme la baie du même nom, San Juan devint la plus puissante place forte de l'Amérique espagnole. Puissamment défendue par un ensemble d'ouvrages fortifiés (Casa Blanca, Fortaleza, château El Morro, fort San Cristóbal, énorme mur d'enceinte) elle devait résister victorieusement à de nombreuses attaques. Port d'escale de la flotte espagnole et principal débouché d'une île possédant de riches plantations (canne à sucre et café), elle se développa aussi comme place de commerce. Mais il fallut attendre la fin du xixe siècle et le rattachement de Porto Rico aux États-Unis en 1898 pour qu'elle sorte de son enceinte fortifiée et qu'elle connaisse un développement spectaculaire. De nouveaux quartiers s'établirent à l'est et au sud-est de la baie : Santurce (5 840 hab. en 1899, 133 000 hab. en 1940) ; El Condado, sur une étroite bande de terre, entre la mer et la lagune, devint un quartier touristique de renommée internationale ; Hato-Rey et Rio Piedras, situés au sud à 13 kilomètres, où fut installée, en 1903, l'université de Porto Rico. En 1940 l'agglomération compte 200 000 habitants, dont seulement 36 000 dans la vieille ville historique, qui ne grandit plus. Après la Seconde Guerre mondiale, elle continue à s'étendre et englobe d'anciens villages ou même de petites villes proches (Puerto Nuevo, Cataño au sud de la baie, Bayamón au sud-ouest, Sabana à l'est) ; sa population se gonfle à cause de l'exode rural et de l'excédent naturel, qui sont très importants. Des travaux d'aménagement considérables, dont beaucoup sont financés par des crédits fédéraux, y ont été entrepris (restauration totale de la vieille ville ; tentatives, pas toujours couronnées de succès, d'élimination de l'habitat insalubre, dans lequel s'entasse la population pauvre, par la construction de vastes ensembles d'immeubles ; construction de quartiers de résidence en maisons individuelles pour les classes moyennes et riches ; aménagements routiers avec la construction d'un réseau d'autoroutes nord-ouest, sud et est-ouest). Cette très vaste agglomération a de multiples fonctions : politiques, administratives, universitaires, militaires (importante base aéronavale de l'U.S. Navy), industrielles (grande variété d'industries de biens de consommation, produits chimiques et pharmaceutiques, mécanique, édition, industries lourdes aussi, comme la sidérurgie) et touristiques (de passage et de séjour permanent des retraités). Elle offre, dans un site admirable et très bien aménagé, des contrastes saisissants entre la civilisation de l'Amérique espagnole et le modernisme agressif et luxueux transplanté des États-Unis.
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Écrit par
- Jean-Claude GIACOTTINO : agrégé de l'Université, chargé de recherche au C.N.R.S.
Classification
Média
Autres références
-
PORTO RICO
- Écrit par Françoise BARTHELEMY , Bernard CASSEN , Encyclopædia Universalis , Claude FOHLEN , T. G. MATHEWS , José Luis MENDEZ , KAL WAGENHEIM et O. J. WAGENHEIM
- 6 044 mots
- 2 médias
Au début du xvie siècle, les explorateurs espagnols fondent San Juan, qui devient un port de commerce prospère durant la période coloniale. Les autres villes, côtières pour la plupart, connaissent une croissance plus lente. De la cession de l'île au gouvernement américain en 1898 au milieu du...