SANCTUAIRE DE LA FORTUNA PRIMIGENIA (Préneste)
Enrichies par les conquêtes romaines, les élites de Préneste (actuelle Palestrina, Italie) reconstruisirent dans le dernier quart du iie siècle avant notre ère le sanctuaire de leur divinité oraculaire, la Fortuna Primigenia (Fortune « primordiale » et non « première née »). Au sein d'une scénographie architecturale très spectaculaire, caractérisée par l'axialité et la symétrie, deux lieux de culte primitifs avaient été associés : d'une part, un puits d'où un certain Numerius Suffustius aurait extrait les sorts (tablettes de bois inscrites que l'on tirait au sort pour les oracles) ; d'autre part, le temple de la Fortune, situé près d'un olivier dont le même Suffustius aurait utilisé le bois pour fabriquer le coffret contenant les sorts. Sept terrasses superposées sur les pentes du monte Ginestro culminent avec la tholos à colonnade de la déesse, placée au-dessus d'un petit théâtre. La maçonnerie des terrasses est en blocage (opus caementicium) recouvert d'un parement en opus incertum (les éléments constituant le parement sont disposés de façon irrégulière). À cette construction typiquement romaine, les nombreux portiques qui ornent ces terrasses associent les trois ordres grecs (dorique, ionique et corinthien). La célèbre mosaïque représentant les abords du Nil (Museo Archeologico Nazionale, Palestrina) semble avoir appartenu à un sanctuaire d'Isis élevé sur l'ancien forum de la cité, car, dans l'Orient hellénisé, la Fortuna Primigenia était assimilée à la déesse égyptienne Isis.
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Écrit par
- Gilles SAURON : professeur d'archéologie romaine à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Média