SANG Identité et hérédité
Les marqueurs génétiques du sang et les groupes sanguins
Les groupes sanguins érythrocytaires
Le système ABO
La découverte fondamentale des premiers groupes sanguins, c'est-à-dire du système ABO, revient à Landsteiner en 1901. Mettant en contact les globules rouges de certains individus avec le sérum d'autres individus, il remarque que tantôt se produit une agglutination, tantôt il ne se produit rien. Il est alors possible de classer les sujets en quatre groupes : O, A, B, AB.
Les sujets du groupe O ont leurs globules qui ne sont agglutinés par aucun des sérums des autres catégories, mais leur sérum possède des agglutinines actives sur les globules des autres groupes. À l'opposé, les sujets du groupe AB ont des hématies qui sont agglutinées par les sérums des autres groupes, mais leur sérum ne contient aucune agglutinine agissant sur les globules rouges des autres groupes. Les sujets du groupe A possèdent dans leur sérum un anticorps anti-B ; inversement, les sujets du groupe B ont dans leur sérum un anticorps anti-A. Ces propriétés sont résumées dans le tableau.
Le groupe O a longtemps été défini comme « donneur universel », car il pouvait être transfusé à des receveurs de groupes indifférents, et le groupe AB était désigné comme « receveur universel », c'est-à-dire pouvant recevoir le sang de n'importe quel sujet. En réalité, ces dénominations ne sont plus guère usitées. À la notion de donneur de sang universel on a substitué celle de transfusion isogroupe, qui consiste à toujours injecter à un sujet le sang de son propre groupe. En effet, certains sujets du groupe O ont dans leur plasma des agglutinines immunes qui ne peuvent être injectées sans danger à des sujets d'un groupe différent du groupe O.
En France, les groupes O et A ont une fréquence équivalente de l'ordre de 44 à 45 p. 100 ; les groupes B représentent 8 p. 100 et les groupes AB de 3 à 4 p. 100 de la population.
Le groupe A peut être divisé en deux sous-groupes : le groupe A1 et le groupe A2 ; ce dernier est un groupe A faible.
Les gènes du système ABO sont situés au niveau d'une paire de chromosomes autosomes (chromosomes non liés au sexe). Les facteurs A et B se comportent comme des traits héréditaires dominants : en effet, ils n'existent jamais chez un enfant si l'un au moins des parents ne les possède pas. L'absence simultanée des facteurs A et B (groupe O) se comporte comme un trait héréditaire récessif.
Il faut différencier le génotype, c'est-à-dire les gènes portés par la paire de chromosomes allèles, et le phénotype, c'est-à-dire le groupe qui est exprimé sur les globules rouges.Au phénotype O ne peut correspondre qu'un seul génotype OO, mais qu'au phénotype A peuvent correspondre des sujets homozygotes AA ou hétérozygotes AO (tabl. 6). Au phénotype B peuvent correspondre également des homozygotes BB ou des hétérozygotes BO. En revanche, les sujets AB sont nécessairement hétérozygotes, ayant hérité A de l'un des parents et B de l'autre.
Des parents du groupe O ne peuvent avoir que des enfants du groupe O, mais on sait qu'un père du groupe A et une mère du groupe B peuvent avoir des enfants du groupe O, ou du groupe A, ou du groupe B, ou du groupe AB. Il faut se méfier de tirer des conclusions hâtives pour la filiation ou l'exclusion de paternité si l'on ne possède pas un maximum de connaissances en génétique.
Le système Rh
Le système Rh (Rhésus) doit son nom à la découverte faite par Landsteiner et Wiener en 1940. Des lapins immunisés contre des globules rouges du singe Macacus rhesus pouvaient produire une agglutinine permettant de distinguer deux groupes parmi les échantillons de globules rouges humains : Rh positif agglutinés (85 p. 100) et Rh négatif non agglutinés (15 p. 100). La même année, A. S. Wiener[...]
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Écrit par
- Jacques RUFFIÉ : professeur au Collège de France, membre de l'Académie de médecine
- Jean-Pierre SOULIER : professeur d'hématologie, directeur du Centre national de transfusion sanguine
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Médias
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