SÃO TOMÉ-ET-PRÍNCIPE
Nom officiel | République démocratique de São Tomé-et-Príncipe (ST) |
Chef de l'État | Carlos Vila Nova (depuis le 2 octobre 2021) |
Chef du gouvernement | Patrice Trovoada (depuis le 11 novembre 2022) |
Capitale | São Tomé |
Langue officielle | Portugais |
Unité monétaire | Dobra (STD) |
Population (estim.) |
228 300 (2024) |
Superficie |
1 001 km²
|
São Tomé indépendant
Le 26 novembre 1974, à Alger, le M.L.S.T.P. signa avec le représentant du Portugal un accord prévoyant l'indépendance, qui fut proclamée le 12 juillet 1975. Pinto da Costa accéda à la présidence et Trovoada au poste de Premier ministre. L'orientation marxiste du régime et la planification de l'économie (nationalisation et regroupement des propriétés de plus de 200 hectares) suscitèrent des divergences. Le Premier ministre, accusé d'être un « agent de l'Occident », fut incarcéré en 1979, puis exilé en France (1981). La formation d'un gouvernement de tendance libérale en 1987 précéda l'instauration du multipartisme (1990). En 1991, des élections législatives, puis une élection présidentielle remportée par Miguel Trovoada (avec plus de 80 p. 100 des suffrages) consacrèrent cette nouvelle orientation politique et économique. L'année suivante, la diminution du pouvoir d'achat entraînait un virage à gauche et, en 1995, un putsch de quelques officiers était jugulé sous la pression internationale. Une nouvelle tentative de soulèvement militaire en 2003 n'a pas empêché, d'élections en élections, l'enracinement de la démocratie. La vie politique se caractérise par la difficulté des rapports entre la présidence et les Premiers ministres successifs : les résultats des différents scrutins législatifs ont souvent débouché sur des périodes de cohabitation, donc de tension, entre les deux pôles de l'exécutif. Le tournant de 1990 a favorisé l'ouverture internationale vers les pays occidentaux, et plus particulièrement vers l'Union européenne, sans que, pour autant, les liens ne se relâchent avec le monde lusophone.
Pays pauvre, São Tomé-et-Príncipe est largement dépendant de l'aide internationale. Le strict suivi des recommandations émises par le F.M.I. a néanmoins conduit les bailleurs internationaux à annuler une grande partie de la dette en 2007.
Pêche et agriculture constituent les principales ressources, en dépit de leurs faibles performances. Représentant 90 p. 100 des exportations du pays à elle seule, la production de cacao ne s'élève qu'à 3 500 à 4 000 tonnes par an au début des années 2000, à rapprocher des 35 000 tonnes produites à l'orée du xxe siècle. La balance commerciale est chroniquement déficitaire. Le pays n'en connaît pas moins depuis l'an 2000 un taux de croissance annuel soutenu, de l'ordre de 7 p. 100 du P.I.B. en 2006, et parvient, difficilement, à juguler une inflation hier encore galopante (80 p. 100 en 1997). Les secteurs du tourisme et du bâtiment et travaux publics (à travers le financement international des infrastructures urbaines et routières) sont des vecteurs de croissance. Mais le grand espoir de l'économie santoméenne se situe dans la production de pétrole offshore. Des champs d'hydrocarbures ont en effet été découverts à grande profondeur dans la zone économique exclusive de l'archipel, mais également dans un espace maritime commun au Nigeria et à São Tomé-et-Príncipe. Dès 2001, un accord sur le partage de l'exploitation a été signé entre les deux pays. En février 2005, deux entreprises américaines et une norvégienne ont obtenu le premier contrat d'exploration dans la zone conjointe (40 p. 100 des revenus reviendront à l'archipel), les contrats concernant la zone exclusive santoméenne devant être répartis en 2008.
Si la prospérité à court terme de l'archipel semble assurée, il appartient aux gouvernants d'organiser la bonne gestion de cette soudaine richesse, que ce soit à travers la transparence des procédures d'attribution et d'exploitation des gisements, ou par la juste redistribution au plan national de la manne pétrolière. L'avenir de São Tomé-et-Príncipe en dépend.
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Écrit par
- Bernard NANTET : journaliste spécialisé sur l'Afrique
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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